L’année dernière, la croissance des ventes de cartes à puce n’aura été que de 12%. La principale raison est le recul, pour la première fois, des ventes de cartes à mémoire, dont pas moins de 90% sont destinées aux cartes téléphoniques prépayées. Seuls Gemplus et, dans une moindre mesure, Schlumberger, tirent leur épingle du jeu. Leurs principaux concurrents accusent plus durement le coup. Oberthur a, par exemple, vu ses ventes divisées par deux. “Cette année, la croissance sera, en grande partie, dictée par la rapidité du déclin des cartes à mémoire”, prédit Andrew Phillips, analyste auprès du cabinet Dataquest.Le maintien de la bonne santé des cartes à microprocesseur sera tout aussi déterminant pour l’avenir. En 2000, leurs ventes ont augmenté de 45%. Les résultats de l’ensemble des grands acteurs restent cependant très inégaux. Ainsi, dans le peloton de tête, Schlumberger a doublé ses volumes, alors que son challenger, Giesecke & Devrient, fait pâle figure avec une croissance limitée à 5%. Les ventes de cartes à microprocesseur restent cependant près de deux fois inférieures à celles des cartes à mémoire – respectivement, 628 millions, contre 1,1 milliard d’unités. Elles génèrent, en revanche, des revenus supérieurs.
Le segment des cartes bancaires bégaye
Les cartes SIM restent la locomotive des cartes à microprocesseurs. Elles y véhiculent de plus en plus des services à valeur ajoutée, notamment à partir de la plate-forme Java. “Le segment des cartes SIM accapare plus de 50 % du marché des cartes à microprocesseurs, et les livraisons continuent de croître en valeur absolue en dépit du ralentissement européen”, souligne Andrew Phillips.Toujours est-il que cette croissance se tasse, comme en témoignage la récente baisse du chiffre d’affaires de Gemplus, le leader des cartes SIM. Parallèlement, les autres segments de la carte à microprocesseur – carte santé, billettique, identité, etc. – n’offrent pas encore une dynamique suffisante pour renverser la vapeur.Seule exception potentielle: le segment juteux des cartes bancaires à microprocesseur. Mais, pour l’instant, il continue de bégayer. En dépit des frémissements constatés outre-Atlantique, les banques européennes font preuve de conservatisme – lié, en partie, à l’échéance de l’euro. A terme, Andrew Phillips se veut résolument confiant : “La croissance des cartes bancaires au standard EMV (Europay, Mastercard, Visa – NDLR) sera spectaculaire au cours des trois prochaines années.” Sur cette période, il estime le potentiel pour le seul marché européen à cinq cents millions d’unités. En attendant, les industriels de la carte ne pourront que prendre leur mal en patience.
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