Qui a dit que le capital-risque se réduisait en France ? Certainement pas Chausson Finance, dont le dernier indicateur est éloquent. Le spécialiste de la levée de fonds et de l’introduction en Bourse estime que les montants investis dans les jeunes pousses des nouvelles technologies ont crû de 143 % au cours du premier semestre 2000. Ils atteignent les 3,4 MdF, soit plus du double des exercices cumulés de 1998 (680 MF) et 1999 (2 270 MF). En parallèle, le nombre des start up financées a augmenté de 73 %. Au total, elles sont 263 à avoir bénéficié de cette manne financière. Les apports d’argent sont donc fortement en hausse et s’ouvrent à davantage de projets.Durant le premier semestre 2000, le montant investi dans chaque jeune pousse a crû de plus de 30 %, passant en moyenne de 9,2 à 12,9 MF. Globalement, s’il est plus difficile d’obtenir des fonds pour un créateur, ceux-ci sont incontestablement plus élevés. Comme en témoigne le record établi ce semestre par Imédiation, qui a récolté 364 MF, loin devant ProXchange (230 MF) et Kelkoo (200 MF).
Les capital-risqueurs investissent plus mais dans moins de projets
Depuis le début de l’année 2000, les capital-risqueurs investissent davantage mais dans moins de projets. Entre ces derniers, une certaine hiérarchie voit le jour. En général, plus l’investisseur est important, plus son engagement est élevé. Voilà pourquoi ils misent, proportionnellement, sur peu d’opérations. Ce constat doit pourtant être modulé à la lumière du montant moyen investi dans chaque opération. Bien sûr, les plus gros, comme Apax, 3i Partners ou PAI, font clairement le choix d’un fort engagement financier dans un nombre réduit de structures. La plupart du temps, il s’agit de projets importants, pour lesquels la notion de risque s’inscrit dans une perspective à moyen terme, et non à court terme. Cette stratégie de placement est suivie par un petit nombre de capital-risqueurs, comme Azeo ou FD5, qui ciblent précisément leurs mises de fonds.D’autres préfèrent saupoudrer leurs capitaux dans un nombre élargi de jeunes pousses. Généralement, ce sont de petits capital-risqueurs (moins de 50 MF), qui pensent ainsi répartir les risques. Spef Natexis et Sofinova, disposant de fonds importants, font exception à ce modèle. Leur choix d’aller vers un nombre élevé de petits projets est alors stratégique.Au niveau de la répartition par secteur, ce sont les investissements internet qui deviennent le premier compartiment des financiers. Totalisant 2,36 MdF, il représente 69 % du montant des investissements. Au total, le financement des projets de start up web orientés vers les services, le B to C, le B to B et les logiciels a été multiplié par 3,7 en six mois. Preuve que les créateurs de jeunes pousses internet, basées sur des sites ou des portails web, ont encore des chances de trouver des fonds. Seule restriction : avoir des projets bien établis et respecter son programme d’expansion.
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