Les entreprises qui embauchent encore sont beaucoup plus prudentes qu’il y a un an ou deux. Et l’on assiste à une survalidation dans les recrutements”, observe Yann Fessard de Foucault, directeur de la division informatique du cabinet de recrutement Michael Page. Les recruteurs craignent de se tromper, et ils cherchent à se couvrir face à leur direction. De cette peur découlent de nouvelles modalités de recrutement. “Aujourd’hui, cinq à six semaines sont nécessaires pour choisir un candidat, contre deux semaines auparavant, note Rami Kechteil, consultant manager au sein du cabinet Mercuri Urval France. Une durée allongée pour cause de recrutement plus sélectif.” Le profil du candidat idéal devient extrêmement précis. Pas question, pour les chasseurs de têtes, de présenter des postulants qui ne cadreraient pas avec un ou deux critères. De plus, les évaluations, les entretiens et les tests se multiplient : il n’est pas rare que le recrutement soit validé par cinq ou six personnes en interne. Par ailleurs, “les entreprises regardent de nouveau le diplôme et le parcours du candidat, qui devra avoir été cohérent, note Bruno Sibilli, consultant pour le cabinet Robert Half France. Une personne qui aurait changé trois fois de société en quatre ans est aujourd’hui très difficile à placer “.
Les périodes d’essai se prolongent
Une fois le recrutement effectué, la période d’essai est un moyen de plus en plus utilisé par l’entreprise pour valider la pertinence de son choix. “Le renouvellement de la période d’essai devient de plus en plus systématique. Et certaines entreprises vont jusqu’à l’expliquer au cours des entretiens d’embauche. Avant, le renouvellement d’une période d’essai était très mal vécu, alors qu’aujourd’hui cela se généralise et paraît presque normal”, remarque Georges Thiberville, gérant du cabinet de recrutement TT&A. Les CDD ?” notamment chez les juniors et dans les administrations ?” sembleraient réapparaître. Par ailleurs, “la surenchère salariale est terminée, excepté pour les ingénieurs à fortes compétences”, constate Philippe Salle, PDG du groupe Expectra, société de travail temporaire. Il devient aujourd’hui difficile pour les candidats d’exposer leurs exigences. Certains cabinets de recrutement leur conseillent même d’inscrire la mention négociable en face de leur salaire… Reste qu’eux aussi veulent s’assurer de garanties sur l’entreprise qui les embauche avant de quitter un poste stable.
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