Le 7 novembre débuteront aux Etats-Unis les midterm elections, ou élections de mi-mandat ?” parce que placées au milieu du mandat présidentiel. Un tiers du Sénat environ est renouvelé, ainsi que toute
la Chambre des représentants. Ces élections 2006 ont été l’occasion de vérifier que les hommes et les femmes politiques américains misaient sur le Web, en plus de leurs campagnes traditionnelles ‘ physiques ‘, pour obtenir
des voix. Et plus particulièrement sur des sites dits communautaires (social networking), comme MySpace ou Facebook.Depuis le 1er septembre, ce dernier, qui fédère plus de 10 millions d’étudiants américains, met à la disposition des candidats aux élections législatives et aux postes de gouverneurs des pages où
ils peuvent se présenter à un public plutôt sceptique envers les politiciens et peu enclin à voter. Parmi ceux qui n’ont pas hésité à en profiter on trouve un nom connu : celui d’Hillary Clinton.Elle brigue un deuxième mandat de sénatrice de New York et a déjà séduit plus de 7 000 membres de Facebook, qui lui ont déclaré publiquement leur soutien. Sur un mur d’affichage virtuel, où les jeunes électeurs peuvent
laisser leurs commentaires, les opinions s’affrontent. ‘ Pouvez-vous vous présenter aux élections présidentielles de 2008 ? Je voterai pour vous ‘, écrit une jeune femme. Un autre se montre
critique : ‘ Je suis sûr qu’Hillary ne verra jamais ces commentaires. C’est tocard pour un politicien de lancer une page sur Facebook. ‘Ces échanges, Christine Williams, professeur de sciences politiques au Bentley College dans le Massachusetts, les analyse pour une étude qui tentera de déterminer si une présence sur Facebook est ‘ un outil de
marketing viral efficace pour générer de la publicité, des contributions financières à la campagne et, au final, des votes ‘. Lors des élections présidentielles de 2004, elle avait mené une étude similaire sur
l’utilisation de MeetUp, un site qui permet à des personnes partageant un intérêt commun d’organiser des réunions physiques. Howard Dean, candidat à l’investiture républicaine, s’en était notamment servi pour motiver ses supporters.
Un bon moyen pour recruter des sympathisants
Un mois après la mise en place du système sur Facebook, seuls 25 % des candidats aux élections sénatoriales, 12 % des candidats à la Chambre des représentants et 43 % des candidats aux postes de gouverneurs ont
personnalisé leurs pages. Parmi ceux-ci, le sénateur Evan Bayh, potentiel candidat démocrate aux prochaines présidentielles. Son entourage est convaincu de l’importance de ce genre de sites pour se faire connaître auprès des jeunes.
‘ Les sites de réseau social sont un bon moyen de communiquer directement avec des électeurs dans un environnement confortable pour eux ‘, affirme Ryan Alexander, responsable de la campagne en ligne
d’Evan Bayh. La présence de son candidat sur Facebook lui a déjà rapporté 5 400 ‘ amis ‘, dont 1200 se sont inscrits juste après avoir entendu le sénateur à une convention pour les jeunes démocrates, un discours
disponible sur la plate-forme de partage de vidéos YouTube.Bien que peu coûteuse, une présence sur Facebook souffre néanmoins du problème d’être facilement noyée parmi les millions de profils enregistrés. Mais pour Christine Williams, ‘ les membres de Facebook qui
n’ont pas décidé [du choix de leur vote, NDLR] ou qui ne sont pas intéressés par la politique peuvent s’impliquer en voyant un ami ou un camarade de classe qui affiche son soutien à un
candidat ‘.Un autre site communautaire, le célèbre MySpace, encourage les jeunes électeurs qui ne sont pas encore inscrits sur les listes électorales à le faire. Et de nombreux candidats ?” ou des membres de leurs équipes ?”
ont créé des pages sur MySpace. Luther Lowe, un jeune électeur de 24 ans, a ainsi raconté au Wall Street Journal qu’il avait fait un don de 100 dollars à la campagne de Marion Berry qui se représente à la
Chambre des représentants dans l’Arkansas. ‘ Il a des citations marrantes et il parle de lui-même. J’ai eu l’impression de le comprendre. ‘‘ Les partis politiques et les syndicats constatent que le nombre de citoyens intéressés par l’environnement ou le monde du travail explose, constate Kari Chisholm, dont la société, Mandate
Media, aide les hommes politiques à créer de la présence en ligne. Oui, ces réseaux sont chaotiques. Mais les gens ont envie de faire partie d’un groupe et parfois les choses bougent. ‘ Les sites
communautaires ont donc peut-être un avenir en politique.
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