Le XXIe siècle sera-t-il celui de la ‘ surexploitation ‘ des cadres ? On est amené à se poser la question, au vu des résultats d’une étude menée par Eurocadres (organisation syndicale
affiliée à la Confédération européenne des syndicats), et révélés lors de sa dernière assemblée générale, le 24 novembre, à Bruxelles.En effet, entre 73 % et 93 % des cadres européens jugent lourde ou excessive leur charge de travail. En outre entre un tiers et la moitié d’entre eux se plaignent également de devoir être joignables en dehors de leur
‘ temps professionnel ‘ normal. Une conséquence très nette de l’utilisation des nouvelles technologies, qui rendent le travail possible presque partout. Avec une demande de disponibilité quasi permanente envers son
entreprise.L’étude révèle cependant des différences entre les pays interrogés ?” Finlande, France, Italie, Suède et Royaume-Uni. Plus de la moitié des cadres britanniques (52 %) et 45 % en Finlande se disent joignables en
dehors de leur temps de travail.Les Français sont ceux qui préservent le mieux leurs week-ends : 9 % d’entre eux seulement restent accessibles, contre 33 % d’ Anglais. Autre constat : les dépassements horaires de la plupart des cadres, par rapport
aux conventions collectives ou légales, s’élèvent entre cinq et dix heures par semaine. Même si 28 % des Britanniques, 20 % des Suédois et 12 % des Français considèrent cette estimation impossible dans leur contexte.Dans ces conditions, comment récupérer ces heures supplémentaires ? Ils sont ainsi 64 % en Italie et 36 % en France à en laisser le bénéfice à leur entreprise, estimant qu’elles sont incluses dans leur salaire normal,
comme un forfait. Et lorsque les enquêteurs interrogent les cadres sur leur récupération préférée (argent, temps ou combinaison des deux), une nette majorité de Français (63 %) ?” largement devant leurs homologues
européens ?” plébiscite le temps !C’est dire combien cette denrée devient rare. Mais n’est-ce pas là une des conséquences de cette fameuse course au ‘ gain de temps ‘ recherchée dans l’utilisation des outils informatiques. Et qui aboutit à ce
paradoxe : à force de réduire le temps, ne risquons-nous pas de le perdre ?Prochaine chronique lundi 22 décembre
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