Passer au contenu

Les bourses d’échange font timidement leur apparition dans les télécoms

Le courtage de minutes de voix ou encore de bande passante commence à voir le jour. Les opérateurs s’opposent cependant à ce que les grands comptes y participent.

Aujourd’hui, les échanges de minutes ou de capacités entre opérateurs et fournisseurs d’accès internet reposent sur des accords bilatéraux. Cependant, avec l’ouverture à la concurrence, des bourses d’échange pourraient apparaître, comme pour les matières premières. Par exemple, Trading Com a mis en place une plate-forme où quarante vendeurs et acheteurs sont interconnectés. Il leur achète et leur revend des minutes de voix en prenant une marge de 7 à 10 %. Ses autres concurrents sont les opérateurs, tels Siris ou Colt, qui ont monté des cellules équivalentes. Outre la voix, Band-X avait parié sur l’échange de bande passante. Il a dû fermer cinq de ses filiales, dont la française, le marché n’étant pas encore mûr (produits non standardisés et nombreuses surcapacités sur les mêmes destinations). “Si le marché de la voix semble plus mature, les marges y sont très restreintes. Pour pouvoir se rémunérer, l’intermédiaire doit générer beaucoup de volume “, note Henri Tcheng, responsable du secteur télécoms chez Arthur Andersen. Une réalité que ne nie pas Arnaud Beauregard, président de Trading Com. Sa société devrait générer un chiffre d’affaires dépassant les 10 millions d’euros en 2001 et être rentable en 2002.

Un intérêt pour les grands comptes avertis

“Nous restons convaincus que les télécoms se prêtent à la création d’un vrai marché d’échange, affirme Henri Tcheng. Certains ont peut-être eu raison trop tôt. Et les difficultés des jeunes pousses, telle Band-X, vont retarder l’éclosion du marché.” Les grands comptes pourraient, pour bénéficier de tarifs plus compétitifs, accéder à ces marchés d’échange. Idée à laquelle s’opposent les opérateurs. “Pour eux, c’est un lieu où ils s’échangent de la matière brute, chacun gardant ses couches de services pour vendre des offres aux grands comptes “, explique Henri Tcheng. Mais, pour les grands groupes ?” gros consommateurs sur de grandes destinations telles que Paris-Londres ?”, il est possible de rapatrier en interne la fonction d’opérateur de bourse d’échange. “Toutefois ils doivent avoir la capacité de raffiner cette matière brute et den assurer la distribution entre les différentes entités.”

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Claire Chevrier