Oui, on sait ! Des votes par procuration, émanant de milliers de petits actionnaires, recueillis par des sociétés intermédiaires… Puis y’a comptage. Et recomptage… En partie dus au fait qu’aux Etats-Unis, lorsqu’un actionnaire vote par procuration, il peut le faire autant de fois qu’il le veut (seul le dernier sera validé), et donc changer d’avis autant de fois qu’il l’entend, et, pour finir, em… le monde autant que ça lui chante… Bon, tout ça, on sait. On sait aussi que les Yankees ont conquis la Lune, inventé MacDo et élevé Michaël Jackson. Mais que tout cela ne les a pas empêchés, pour élire “W”, président de la première puissance du monde, de compter et recompter au doigt mouillé quelques misérables milliers de bulletins à trous au fin fond de la Floride. Donc, on sait. Mais on ne peut, malgré tout ce savoir, s’empêcher de s’émerveiller du fait que le possible futur number one mondial de l’informatique ait besoin de semaines entières pour proclamer le résultat du vote de ses actionnaires sur l’éventuelle fusion de ses deux composantes, HP et Compaq. Au passage, on s’étrangle (de rire, d’indignation…) en apprenant que tout ce branle-bas a déjà englouti plus du tiers des économies justifiant cette fusion. Alors, quand par ailleurs on nous dit que la Corée du Nord a l’intention de se lancer dans l’e-business via l’internet, “avec l’ouverture d’un centre dinformation sur les produits high-tech”, nous on dit : “Attention, grand Kim-Jong II, ô dirigeant suprême, réfléchis bien avant de lâcher ton boulier…”
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