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Les blogs sont-ils toujours dans le coup ?

Ringard, le blog ? Il est surtout devenu un site d’informations comme un autre. Mieux vaut avoir quelque chose à dire et du temps pour l’écrire.

De moins en moins d’internautes fréquentent avec assiduité des blogs. Un rapide sondage dans son entourage suffirait presque à s’en convaincre. L’un répond à l’imparfait : “ oh, moi, j’aimais bien aller sur Bouletcorps ”, un autre continue à visiter de temps à autre les dessins de Penelopejolicoeur, un troisième reste fidèle à Eventhubs spécialisé dans l’actualité des jeux vidéo (catégorie Combat)… Mais guère plus. Est-ce à dire que les réseaux sociaux ont tué les blogs ? Que nenni, répondent en substance les responsables de plates-formes de blogs. Frédéric Montagnon, président d’Overblog, estime que seulement 2 % des blogs concentrent de 80 à 90 % du total des audiences.Ceci devant probablement expliquer cela. A titre indicatif, la plate-forme qui revendique un total de 1,5 million de blogs a enregistré 11 392 000 visiteurs uniques en octobre 2010, selon Médiamétrie/NetRatings. Ça bouge donc encore du côté des blogs, mais deux fois moins que sur Facebook, qui compte 15 millions de membres en France (pour un total de 39 millions d’internautes). Le célèbre réseau social totalisait à la même période 26 352 000 visiteurs uniques, toujours selon Médiamétrie. Nul doute que Facebook suffit à partager les photos de ses enfants ou de paysages enneigés. Et le temps passé à parcourir et/ou écrire des billets doux ou acides est désormais consacré à la consultation ? ou à la publication ? de notifications sur les réseaux sociaux. Sauf pour les passionnés.

D’autres manières de bloguer

Qu’il s’agisse de high-tech, de photo, de mode, de cuisine ou bien encore de musique, les spécialistes continuent de publier régulièrement des articles. Même si tout blogueur sait qu’une mise à jour régulière est la clé du succès, seuls 30 % des blogs d’Overblog font l’objet d’une activité assidue. Force est de constater que le contenu est alors de meilleure qualité. Leurs auteurs s’attachent désormais à déterminer le thème sur lequel ils souhaitent écrire. Ce qui était loin d’être le cas au début de la blogosphère, se souvient Frédéric Montagnon.En outre, le profil des blogueurs a aussi évolué. Il ne s’agit plus exclusivement de barbus issus des filières scientifiques âgés de 18 à 30 ans, comme en 2006. Aujourd’hui, nombre de magazines féminins (Elle, Marie-Claire…), par exemple, offrent la possibilité à tout internaute de créer son propre blog. Pour sa part, Overblog note que 30 % de ses blogueurs ont plus de 50 ans. Bref, il y a autant de profils d’auteurs que d’internautes.L’autre changement notable en 2010 concerne la manière de faire connaître son blog. En l’occurrence, ce sont les réseaux sociaux qui permettent de booster les audiences. Rien d’étonnant à cela puisque l’une de leurs principales fonctions est justement la recommandation de contenus. Et c’est si simple de publier un lien menant tout droit à son dernier billet depuis son mur Facebook ou bien sur Twitter (lequel a une audience pour l’instant plus faible, avec seulement 2,3 millions d’utilisateurs). La méthode apporte moins de visibilité qu’une recherche sur Google, mais au moins, le blogueur a-t-il l’assurance que son billet sera lu. Tout simplement parce qu’on est plus attentif aux écrits de ses amis Facebook qu’à ceux d’inconnus. Car là est l’autre défi à relever pour un blogueur : être lu du début à la fin, et pas seulement en diagonale. Une mission impossible ? Oui, assurément. On peut supposer, à l’instar de Frédéric Montagnon, que dans un avenir plus ou moins proche, seule une élite se consacrera à la rédaction de billets, lesquels seront lus par une poignée de personnes, tandis que la majorité se contentera de recopier, voire de joindre le lien. C’est aussi ce que laissent supposer les nouveaux outils Paper-Li ou Microsoft Montage (voir encadré). Affaire à suivre, donc.

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Valérie Quélier