L’incroyable offensive marketing qui a entouré le lancement de Harry Potter a créé un tel effet d’attente aux États-Unis que trois jours après la sortie du film en salles (le 16 novembre), plus d’un million de places avaient été écoulées sur le net au profit de spectateurs déterminés à ne pas manquer l’événement.En France, l’engouement des internautes pour les aventures du jeune apprenti sorcier n’a pas tourné à l’hystérie, mais tout de même. Une semaine avant la sortie officielle de Harry Potter en VF (le 5 décembre), plus de 1 000 places avaient été réservées en ligne pour les séances des cinq salles parisiennes participant à une opération conjointe avec Allocine.fr. Du jamais vu : “Nous vendons par le web depuis 1997, mais c’est la première fois qu’un tel engouement se produit “, confirme Philippe Chutczer, le responsable billetterie du site.Aujourd’hui, le cinéma ne représente que 1 % du total des billets vendus en ligne, loin derrière les spectacles et les événements sportifs. Mais le succès de l’opération Harry Potter a révélé tout le potentiel d’un marché naissant : la vente sur internet représente aujourd’hui 20 % des billets écoulés en France et, avec un chiffre d’affaires de 6,86 millions d’euros (45 millions de francs), elle représentait déjà plus de 1 % du commerce électronique l’an dernier. “La billetterie en ligne est la famille de produits où la pénétration d’internet est désormais la plus forte. Là où nos autres produits font 1 % de vente sur le net, la billetterie fait 5 % “, explique Jean-Christophe Hermann, directeur de Fnac.com. Avec en moyenne 40 000 spectacles par an, le site de la Fnac est, aujourd’hui, le leader incontesté. Mais la concurrence, avec les pure players comme Ticketnet, Ticketclic, ou les vendeurs de loisirs comme Lastminute.com, est de plus en plus âpre.Pour le spectateur, acheter un billet sur le web ne présente que des avantages : on peut réserver le matin pour le soir, on peut souvent choisir sa place sur un plan et, bien sûr, dire adieu aux files d’attente… Alors pour tous les sites spécialisés, la course aux partenariats est lancée. Objectif : décrocher la billetterie en ligne des spectacles les plus prestigieux. “L’exclusivité des préventes du concert de Madonna à Bercy a généré en un quart d’heure plus de 700 000 connexions “, explique Yannick Coudouin, webmaster de Ticketnet.fr, qui a vendu toutes les places disponibles.Dernier adepte de la billetterie en ligne : la Fifa, la fédération internationale de foot, qui lance un programme de réservation sur le net pour la Coupe du monde 2002. Quant à l’édition 2006, elle pourrait marquer l’avènement de la billetterie mobile, déjà testée en Angleterre : le client ayant réservé sa place sur le net se verra attribuer un “billet SMS” et utilisera l’écran de son téléphone portable comme laissez-passer à l’entrée des stades…
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