“ Un mal nécessaire “. Une formule censée résumer la migration de 23 Banques Populaires régionales vers une plateforme informatique commune. Formule qui émane de Michel Goudard, directeur général de la Banque fédérale des Banques populaires et président d’Informatique Banques Populaires (i-BP). Un mal ? En terme d’organisation, peut-être…D’ici à novembre 2003, 18 Banques populaires (BP) abandonneront leurs trois plateformes actuelles pour adopter celle du centre de traitement régional de Dijon, qui abrite déjà les BP de Besançon, Saint-Denis, Grenoble, La Roche-sur-Foron et Dijon. L’opération a pour objectif d’organiser “ l’interconnexion de tous les canaux de distribution” des BP : internet (banque et Bourse en ligne), téléphone (mobile ou non) et Minitel. Elle offre aussi à chaque BP, fut-elle modeste, la perspective de disposer d’un réseau sous protocole IP et, surtout, les avantages financiers liés à la mutualisation des investissements ultérieurs. Pour l’heure, le coût global de l’opération est estimé à 200 millions d’euros (1,312 milliard de francs).
Sans la Bred
La migration de chaque institution bancaire prendra à peu près un an. Mais le basculement d’un système vers l’autre se fera en un seul week-end. “Nous changerons tout entre le vendredi soir et le lundi matin, souligne Marc Marchais, consultant auprès de la firme Orga Consultants (filiale de Sopra Group chargée de l’opération). Les machines, les applications, les procédures, les structures. Un véritable big bang !”Le démarrage de chacune des banques fera l’objet de tests approfondis pendant les trois mois qui précèdent le basculement, les 14 000 employés concernés bénéficiant d’une formation en profondeur, pour assimiler nombre de procédures, de produits ou de services. Le projet prévoit aussi, à terme, la mise en ?”uvre d’une plateforme de gestion de la relation client.Mais toutes les composantes liées à la Banque fédérale des Banques Populaires ne participent pas au projet, notamment la Bred, la plus importante d’entre elles. “En raison de sa taille et de la nature de ses clients [banque de détail, ndlr], il était difficile de l’inclure dans le processus de migration avant 2004 ou 2005, explique Michel Goudard. Mais le projet les intéresse.” Au-delà de ses défis techniques, l’opération ” big bang ” entrouvre aussi le dossier du regroupement des banques régionales. Mais, pour Michel Goudard, “ces questions ne sont pas liées. Les banques de Lyon et de Saint-Étienne viennent seulement de fusionner, alors qu’elles partagent le même centre informatique depuis 10 ans“. Les Banques Populaires n’auraient, à l’en croire, aucun intérêt à renoncer ” une subsidiarité “, qui permet à chacune de définir son marketing ou sa tarification. Mais, si le PDG du groupe, Philippe Dupont, ne pousse pas aux fusions, il n’en suggère pas moins aux BP de prendre leurs responsabilités…
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.