Les banques se plaignent du retard pris par les PME-PMI dans le passage à l’euro. Mais, elles ne les encouragent pas pour autant. Résultat? 40 % des TPE (très petites entreprises) ne pensent migrer à la nouvelle monnaie qu’en 2002. Une étude réalisée par Sage-Sofres auprès de 2 500 entreprises de 0 à 2 000 salariés en janvier 2001 démontre que seulement 1,3% d’entre elles ont déjà basculé leur comptabilité vers la monnaie unique. Mais à quel coût ? “Il faut compter entre 10 000 et 400 000 F “, estime Maurice Vallet, président-directeur général d’Interlogiciel, éditeur de logiciels de comptabilité.Pourtant, “les banques souhaitent que les entreprises clientes effectuent rapidement leur migration vers l’euro afin de rôder les procédures “, souligne Philippe Giraud-Sauveur, directeur des systèmes et moyens de paiements à la Fédération Bancaire Française (FBF).En 1999, les banques annoncent avoir beaucoup investi pour communiquer vers les grands comptes. Selon Sébastien Bachollet, en charge de l’euro au Cigref (Club informatique des grandes entreprises françaises), ceux-ci sont prêts dès aujourd’hui sur tous les dossiers, à l’exception de la gestion des ressources humaines. Ce dernier volet devrait être au point pour le 1er janvier.Désormais, les banques sensibilisent surtout les particuliers. Certaines, comme par exemple la Société Générale, commencent à développer des plans de communication incluant un accompagnement technique des petites entreprises. “Les banques ont mis longtemps à mettre en ?”uvre des actions en ce sens. Paradoxalement, elles sont les premières à qualifier ces entreprises de cible privilégiée de leur activité “, souligne David MacCall, associé chez CSC Peat Marwick, société de conseil en stratégie et services informatiques.Du coup, obtenir des informations précises sur l’euro (retroplanning, détails comptables, conversion, calages informatiques…) demeure encore souvent un parcours du combattant. “
Après tout, elles n’ont jamais prétendu remplacer les experts-comptables “, ajoute David MacCall.
Les banques comptent aujourd’hui sur les pouvoirs publics
Aux sièges du Crédit Lyonnais ou du CIC, on refuse de s’exprimer sur le sujet tandis que leurs sites négligent la question. En fait, de nombreuses banques comptent sur les pouvoirs publics, les organismes professionnels et consulaires pour financer la communication auprès des PME et TPE. Cependant, certaines banques, à l’instar de BNP-Paribas, ont pris le taureau par les cornes et proposent depuis 1999 des offres commerciales plus ou moins packagées qui aident les entreprises à réaliser un diagnostic et à bénéficier de préconisations spécifiques pour un minimum de 50 euros.Dans cet esprit, la plupart des banques ont noué des partenariats avec des prestataires en informatique ou en management qu’elles conseillent chaudement aux clients grands comptes. Mais, dans leur grande majorité, “les banquiers ne semblent pas encore très motivés pour être les euro-guides des petites entreprises “, indique David MacCall.
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