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Les baladeurs MP3 encore interdits de bande FM

Destinés à écouter le contenu des baladeurs MP3 sur un autoradio ou une chaîne hi-fi, les transmetteurs FM ne sont pas autorisés en France.

‘ Attention, ce produit est autorisé à la vente mais son utilisation est interdite sur le territoire français ‘. Telle est la mention, pour le moins surprenante, que l’on peut voir figurer
sur les publicités présentant les transmetteurs FM. Un avertissement qui ne manquera pas de faire sourire le consommateur français et qui reflète le paradoxe entourant la commercialisation de ces accessoires coûtant quelques dizaines d’euros et
destinés à écouter le contenu d’un baladeur numérique sur un autoradio ou une chaîne de salon.Pour effectuer cette liaison sans fil, ni Bluetooth ni Wi-Fi ! Ces petits appareils utilisent tout simplement la bande radio FM, pour communiquer d’emblée avec n’importe quel autoradio. Et c’est bien là le problème : la bande
FM est une ressource publique, dont l’exploitation en France est soumise à autorisation par le CSA. Ceci afin d’éviter, par exemple, que les fréquences des uns ne perturbent celles des autres.Mais les fabricants attendent toujours d’obtenir ce précieux sésame. ‘ Nous n’avons pas eu de problème d’autorisation aux Etats-Unis, où le législateur est moins regardant ‘, indique
Frédéric Rainjonneau, directeur Europe du Sud et Centrale du constructeur Kensington. ‘ Les instances européennes n’y sont pas non plus opposées, mais chaque pays membre doit donner son
accord ‘
.

Un déblocage dans quelques mois ?

Selon le constructeur, cette autorisation d’utilisation aurait été rapidement obtenue dans des pays comme l’Allemagne, l’Islande et le Portugal, puis par la Grande-Bretagne et l’Espagne. De fait, même si l’usage des transmetteurs n’est
pas validé en France, la vente ne peut être interdite : le voyageur européen doit pouvoir se fournir dans n’importe quel Etat membre. ‘ En France, nos produits ont été testés et approuvés par l’ANFR [Agence nationale des fréquence radiophoniques, NDLR], qui les considère conformes aux normes. Mais c’est toujours en suspens
au niveau du CSA, certainement à cause de la période pré-électorale… ‘,
reprend Frédéric Rainjonneau.Le CSA confirme effectivement que le dossier est toujours ‘ en cours d’instruction ‘. Ce long délai serait dû, d’une part, à cause de l’attente d’un travail d’harmonisation par la
Commission européenne. Et, d’autre part, l’Arcep doit intervenir (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) dans le processus : agissant en faible puissance, les transmetteurs FM ne sont pas des émetteurs à
proprement parler, mais relèvent des communications électroniques. En résumé, selon le Conseil, il faut attendre que l’Arcep rende une décision en la matière, qui intégrera l’avis du CSA. ‘ Peut-être d’ici quelques
mois ‘,
indique-t-on au CSA.En attendant, les transmetteurs FM s’affichent sans honte dans les vitrines et les utilisateurs ne craignent pas grand-chose dans les faits. Mais leurs fabricants, eux, attendent avec impatience d’être débarrassés de ce
‘ frein à la vente ‘.

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Julie de Meslon