Le choix du président américain George Bush concernant les hommes qui dirigeront le ministère de la Justice, la division antitrust et la FCC (Federal Communications Commission, le régulateur du marché des télécommunications et des médias), laisse présager davantage de laisser faire dans la gestion des dossiers économiques. John Ashcroft, le très conservateur ministre de la Justice, ne s’est pas illustré uniquement par ses prises de position anti-avortement et pro peine de mort. Il a également quelques idées sur le front de la réglementation : c’est un non-interventionniste, qui veut limiter le pouvoir fédéral. Sur les problèmes de concurrence, John Ashcroft travaillera avec Charles James, 46 ans, futur patron de la division antitrust au ministère de la Justice. Cet avocat de Washington, à la réputation modérée, a récemment déclaré à la presse américaine : ” Je crois aux vertus de l’antitrust, mais je crois également au marché. ” On le dit moins prompt à agiter la menace de poursuites judiciaires que son prédécesseur Joel Klein, parti à la tête de Bertelsmann USA. Cependant, les observateurs estiment qu’il ne devrait pas trop bousculer la philosophie de la maison. Le procès Microsoft pourrait bientôt lui donner l’occasion de se révéler. L’an passé, il avait tenu à se démarquer de la décision du juge Jackson de scinder le groupe en deux.Il prônait en l’occurrence une politique tarifaire plus transparente ou un comportement plus tolérant vis-à-vis des fabricants d’ordinateurs souhaitant utiliser des produits concurrents. Le procès a repris lundi 26 février devant la Cour d’appel fédérale de Washington. Le juge devra dire s’il confirme ou pas la décision du juge Jackson du 7 juin dernier de scinder le groupe informatique en deux entités. Mais cette décision n’interviendra pas avant plusieurs semaines. Le temps peut-être de trouver un règlement du conflit à l’amiable avec les dix-neuf États américains qui ont intenté le procès. L’idée d’un accord en marge du procès fait en tout cas son chemin à Washington depuis la nomination de Charles James.Incontestablement, le changement le plus marqué sera sûrement celui opéré à la FCC. Michael Powell, 37 ans, fils du général Colin Powell (secrétaire d’État), a tenu à se démarquer de son prédécesseur William Kennard. Et à dire son peu de goût pour l’interventionnisme. Il souligne que les réglementations dans des industries aussi complexes et innovatrices que les télécoms et internet courent le risque d’être systématiquement obsolètes, sans parler de leurs coûts. Les questions sociales ne semblent pas avoir davantage de prise sur lui. Michael Powell a déjà prévenu qu’il ne favoriserait pas les programmes censés donner aux plus défavorisés un meilleur accès aux services télécoms. Quant aux programmes de télévision, ” il y a beaucoup de choses condamnables, mais le gouvernement n’est pas une nounou “.
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