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Les avions Boeing produits par les employés Boeing, c’est fini ? Le principal syndicat le craint

Le principal syndicat de l’avionneur américain a ouvert une enquête pour comprendre comment, depuis novembre 2024, Boeing chercherait à déplacer sa force de travail à l’extérieur de Seattle et des États-Unis, pour privilégier des travailleurs sans syndicats, moins susceptibles de lui causer des ennuis.

La Société des employés professionnels de l’ingénierie aérospatiale (SPEEA), principal syndicat chez Boeing, a annoncé cette semaine l’ouverture d’une enquête pour savoir si l’avionneur chercherait à profiter d’une réduction des effectifs pour déplacer sa force de travail ailleurs, vers des travailleurs non syndiqués. Une démarche qui succèderait à un bras de fer de 7 semaines, durant lequel plus de 35 000 salariés de Boeing se mettaient en grève depuis le 13 septembre 2024.

Suite aux allégations de ses membres, touchés par des vagues de licenciements depuis novembre dernier, le syndicat SPEEA a commencé son travail d’analyse au mois de décembre, lorsqu’il en profitait pour contacter la direction de l’entreprise pour en savoir plus, avertissait mercredi 22 janvier le directeur du développement stratégique du syndicat, Rich Plunkett.

Boeing Bureaux Avion
© Unsplash / Sven Piper

Crainte des 17 000 syndiqués SPEEA de Boeing

SPEEA représente plus de 17 000 travailleurs de Boeing dans la région de Seattle, dans l’État de Washington aux États-Unis. Centre névralgique de la production des avions de la société, la région avait vu partir sa direction en 2001, pour prendre ses distances avec les difficultés de la production et se rapprocher du monde financier de New York. Depuis 2022, le siège de l’avionneur est d’autant plus loin qu’il s’est rapproché de Washington en s’installant à Arlington, pour être au plus près des décideurs politiques.

Si la direction a fait ses valises, il n’en est rien de la production jusqu’à présent. Le principal syndicat de Boeing craint que les choses changent aujourd’hui, et que la réduction des emplois permette à Boeing d’opérer un nouveau virage vers des travailleurs non syndiqués, et donc moins aptes à lui causer une grève de 7 semaines, comme il en était l’année dernière.

Lors des neuf premiers mois de l’année 2024, Boeing a essuyé des pertes à hauteur de 8 milliards de dollars. Seulement 340 appareils ont été livrés, contre 528 en 2023 et pas moins de 806 appareils lors d’une année record en 2018. Airbus, de son côté, a livré deux fois plus d’appareils, avec 766 unités enregistrées. Plus délicat encore : Boeing a dû mettre en pause le développement de son futur avion long-courrier, le 777X, qui n’a repris ses tests de certification qu’en ce début d’année 2025.

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Source : Reuters


Hadrien Augusto