C’est incontestable : les informaticiens sont plus que jamais décidés à profiter pleinement d’un marché du recrutement porteur. Une volonté qui les rend de plus en plus exigeants vis-à-vis de leur employeur actuel ou potentiel. Leur moteur : l’appât du gain. Leur démarche : la mobilité externe. Dans le seul but de décrocher un salaire supérieur, 45 % d’entre eux ?” et même la majorité des développeurs âgés de 25 à 34 ans ?” déclarent être prêts à quitter leur emploi dans les six prochains mois.Un désir de mobilité qui s’exprime surtout chez les informaticiens ayant une ancienneté de un à trois ans et dotés (60 % des personnes interrogées) d’un niveau de formation bac +4 au minimum : “Après seulement dix mois, je n’ai pas hésité à demander une réévaluation de mon salaire. N’ayant obtenu aucune réponse satisfaisante, j’ai décidé d’aller prendre la température sur le marché. Et, en moins d’un mois, j’ai trouvé une entreprise qui m’offrait, pour un poste équivalent, un salaire 20 % supérieur au mien”, explique ce jeune ingénieur développeur, anciennement en poste chez IBM Global Services.Autre constat : ce sont les grandes SSII qui font le plus rêver ceux qui ont la bougeotte : 37 % d’entre eux souhaitent en effet changer d’employeur pour une grande SSII, contre seulement 10 % pour une start-up…
D’abord des éléments visibles sur le bulletin de paie
En revanche, les récentes déconvenues d’un grand nombre de start up ont eu pour effet de ternir le pouvoir de séduction des nouveaux modes de rémunération ?” et principalement celui des stock-options ?”, que les entreprises de la nouvelle économie exhibaient de manière presque indécente pour recruter en masse les ingénieurs il y a encore un an.Et c’est ainsi que ces formules d’intéressement aux résultats de l’entreprise (BSCE, participation, plan d’épargne entreprise, stock options, etc. ) n’interviennent en première motivation de mobilité que chez 16 % des informaticiens sondés ayant changé d’emploi au cours des six derniers mois.
L’intéressement, avant tout un outil de fidélisation
Le glas aurait-il sonné pour les stock-options ? Il semblerait que oui : “Il y a deux ans, c’était un avantage qui pesait très lourd dans la prise de décision des candidats. C’était la formule magique. Aujourd’hui, les informaticiens n’y croient plus. Ils sont en priorité sensibles à une rémunération de base. Il faut considérer les stock options, mais aussi les autres avantages ?” participation, intéressement et autres BSCE ?” comme un outil de fidélisation des salariés en place, et non comme un appât lors du recrutement”, analyse Jacques Poupon, directeur des ressources humaines chez GFI Informatique.Une tendance également explicable par le fait que, contrairement au bulletin de salaire, les formules d’intéressement ne sont pas palpables : “De nombreux candidats nous disent que de tels avantages ne figurent pas sur leur fiche de paie et qu’ils ne seront donc pas pris en compte par les banquiers ou organismes de crédit lors d’une demande de prêt pour l’achat d’une maison ou d’une voiture”, confie Carole Daupin, consultante au sein du cabinet PLG.
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