Couper l’accès à Internet est une option de plus en plus choisie par le pouvoir en place, où que ce soit dans le monde, pour contenir une insurrection populaire. Après les Hongkongais, les Irakiens en font les frais.
En Irak, les autorités ont de nouveau totalement coupé l’accès à Internet à Bagdad et dans le sud gagné par la contestation dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 novembre. Cette coupure est intervenue après une journée d’affrontements dans la capitale, notamment aux abords de bâtiments officiels.
La « pire restriction »
Selon l’ONG spécialisée dans la cybersécurité NetBlocks, « cette nouvelle coupure est la pire restriction sur les télécommunications imposées par le gouvernement irakien depuis le début des manifestations » daté au 1er octobre.
⚠️ Alert: Internet shut down again across most of #Iraq following brief 3.5 hour restoration; real-time network data show national connectivity currently at 30% of ordinary levels; incident ongoing #iraq_protests #KeepItOn 📉
📰 https://t.co/SeCyP2mj1T pic.twitter.com/Qx7Mdqs9pp
— NetBlocks (@netblocks) November 5, 2019
Deux semaines de coupure partielle
Trois jours plus tard, le 3 octobre, le régime avait déjà coupé la connexion à Internet et ne l’avait rétablie que deux semaines plus tard. Le blocus sur les réseaux sociaux, imposé dès le 2 octobre, est toutefois toujours en place -mais allègrement contourné grâce à des applications VPN. L’objectif des autorités est de couper les interactions entre manifestants. En outre, le pays est ainsi coupé du reste du monde.
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Le mouvement de contestation réclame « la chute du régime ». Il semblait prendre, depuis sa reprise le 24 octobre, s’être pacifié. Mais, la journée de lundi a été marquée par des violences. Dans la ville sainte chiite de Kerbala, à 100 kilomètres au sud de Bagdad, quatre manifestants ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi. Les protestataires tentaient d’incendier le consulat d’Iran, pays accusé de tirer les ficelles du « régime », selon les manifestants.
Depuis qu’elle a débuté le 1er octobre, la mobilisation a été marquée par la mort d’environ 270 personnes, principalement des manifestants – selon un bilan compilé par l’AFP, les autorités ayant cessé de communiquer sur les victimes.
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