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Les autorités financières européennes mettent en garde contre le bitcoin

L’Autorité bancaire européenne et sa déclinaison française ont toutes deux prononcé des avis déconseillant l’utilisation du bitcoin.

Alors que la Californie et le Canada ont créé un environnement législatif autour des monnaies virtuelles, l’Europe, et la France en particulier, n’ont pas franchi ce pas. Au contraire, elles s’en méfient encore. Ainsi les autorités financières européennes ont souligné ce 4 juillet 2014 les risques liés à cette monnaie virtuelle et appelé les banques à ne pas y toucher pour le moment.

« Nous souhaitons que les investisseurs comprennent bien l’ampleur des risques attachés à ces monnaies », bitcoin en tête, a expliqué Olivier Vigna, chef économiste du régulateur boursier français, l’AMF.

Il s’agit du premier message d’alerte lancé par l’Autorité des marchés financiers sur ce sujet, même si O. Vigna a reconnu que l’AMF n’avait jusqu’à présent pas connaissance d’une plainte ou d’une perte d’un investisseur particulier en raison du bitcoin.

Il n’existe pour le moment aucun « cadre juridique protecteur » ou de réglementation des plates-formes d’échanges, a expliqué l’Autorité bancaire européenne. Les régulateurs mettent aussi en avant l’opacité des plates-formes sur lesquelles les investisseurs peuvent acquérir des bitcoins, hors de tout cadre réglementaire. Ainsi, derrière l’« avantage affiché » de réduire le coût des transactions, il n’y a pas de garanties pour l’investisseur, a-t-il affirmé en notant que jusqu’à présent « la réponse apportée est essentiellement fiscale ».

« Un fort risque de volatilité »

Face à ces risques, l’Autorité bancaire européenne (ABE) a par conséquent demandé une nouvelle fois, dans un communiqué aux établissements financiers européens, de ne pas toucher au bitcoin ou aux autres monnaies virtuelles tant qu’elles ne sont pas encadrées par des règles spécifiques.

L’Autorité conseille aux autorités nationales de « décourager les institutions financières d’acheter, de détenir ou de vendre des monnaies virtuelles » pour le moment. Pour elle, les « risques dépassent les bénéfices ». Parmi les 70 dangers qu’elle a répertoriée, l’ABE évoque en particulier celui du blanchiment d’argent.

Sur toutes les « monnaies virtuelles dans le monde, le bitcoin couvre 90 % du marché », or cette monnaie, qui valait moins de un dollar en février 2011 est montée jusqu’à un pic de 1 240 dollars en novembre 2013, avant de rechuter lourdement, présentant donc un risque important de volatilité pour Olivier Vigna. Un bitcoin s’échange aujourd’hui plus de 600 dollars.

Hier, 3 juillet 2014, un acteur important du monde du bitcoin, Jeremy Allaire, à la tête de Circle, start-up spécialisée dans la sécurisation des échanges en bitcoins, avait appelé de ses voeux une mise à jour des lois européennes pour tenir compte de la montée en puissance du bitcoin. « Sans une orientation claire de l’Europe et de la Grande-Bretagne, le développement du bitcoin sera ralenti », a-t-il déclaré dans une interview accordée à l’agence de presse américaine Reuters.

Pour Jeremy Allaire, le bitcoin devrait être encadré comme tous les autres services de paiement afin que les consommateurs puissent avoir suffisamment confiance pour l’utiliser.

A lire aussi :
Bientôt, Monoprix acceptera les bitcoins !, paru le 8/4/2014
Après la débâcle de MtGox, quel avenir pour Bitcoin ?, paru le 21/3/2014

Source : Autorité bancaire européenne

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Cécile Bolesse, avec AFP