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Les archives hésitent encore à se placer sous la protection du chiffrement

Nexsan et Netapp poussent au cryptage de toutes les données, y compris les contenus fixes. EMC et STK n’en voient pas l’intérêt.

En lançant son premier produit d’archivage Assureon, le spécialiste de la sauvegarde sur disque Nexsan amorce le débat : faut-il chiffrer toutes les données, y compris les archives ? Assureon, qui est une solution
d’archivage de contenus fixes (CAS, pour Content Attach Storage) sécurisés, répond en tout cas à cette question.Selon Nexsan, son boîtier Assureon (fruit du rachat d’Evertrust) est un concentré des autres solutions de ce type présentes sur le marché. Soit l’équivalent d’un système
Nearstore, de Netapp, d’un
Centerra, d’EMC, d’un
Intellistore, de Storagetek (STK), et même d’un boîtier Decru tout-en-un.Egalement plate-forme d’ILM
(Information Lifecycle Management) multimédia (disques, bandes ou médias optiques), Assureon a surtout pour particularité
de gérer de façon native l’authentification et le chiffrement (AES 256 bits) des données archivées. Objectif : les protéger contre d’éventuelles attaques ou des brèches de sécurité.

Cela reste un marché de niche

Mais est-ce bien utile ? Sur le marché, les principaux acteurs ?”uvrant dans le secteur du CAS ne sont pas tous au diapason. Le Centerra d’EMC, s’il s’agit bien d’une plate-forme CAS,
n’offre pas de chiffrement, mais uniquement de l’authentification. Tout comme l’Intellistore de STK, qui combine néanmoins ILM et CAS.Seul Netapp, après
le rachat de Decru il y a quelques mois, poursuit cette stratégie de sécurité. Même si les boîtiers de ce dernier sont découplés de son offre, du moins pour l’instant. Ils
s’intègrent de manière transparente à l’infrastructure. Mais, à la différence de Nexsan, Nearstore n’est pas vraiment un système CAS.En somme, le chiffrement des archives fait encore figure de niche. Pour Nexsan comme pour Netapp, les arguments sont pourtant indéniables. ‘ Dans un futur proche, toutes les données seront chiffrées,
assure Brendan Kinkade, vice-président du marketing chez Nexsan. Les exemples de pertes de données dues à des piratages ont été suffisamment nombreux. ‘ De plus, certaines obligations réglementaires ne pourront pas
être satisfaites sans chiffrement.Pour Netapp, même combat. ‘ Très prochainement, il sera obligatoire de chiffrer toutes les données. Y compris celles destinées à être archivées et stockées sur le long terme ‘, souligne
David Dale, évangéliste technique chez Netapp. Mais si cette nécessité est plus qu’évidente pour le marché américain, où des cas de piratage de données se sont déjà produits, elle l’est beaucoup moins en Europe, surtout en
France.

Un besoin d’évangélisation en France

Avant d’être racheté, Decru, présent en France depuis deux ans, n’avait visiblement pas réussi à vendre ses boîtiers aux entreprises. Mais nombre d’entre eux en étaient au stade de l’évaluation du produit.
Visiblement, le chiffrement de leurs données n’était pas exclu. Mais, en tout cas, ce n’était pas une priorité.‘ En Europe, et particulièrement en France, il faudra une catastrophe pour que les entreprises réagissent. Si une société perd toutes ses données pour cause de piratage, toutes passeront au
chiffrement ‘
, assène Paul Talbut, Chairman de la Snia Europe. En réalité, ce secteur est encore en pleine émergence. Et le fait que des acteurs importants tels Netapp en fassent leur priorité stratégique changera peut-être
la donne.

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Kareen Frascaria