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Les approches statiques facilitent les validations des programmes

La vérification statique du code sort des laboratoires et devient une réalité industrielle. Polyspace propose un outil unique en son genre, qui arrive au bon moment.

Valider des logiciels enfouis représente un enjeu énorme à cause des risques matériels, financiers, ou même humains qu’ont illustrés certains accidents médiatisés – par exemple, le vol 501 d’Ariane 5. Les tests dynamiques systématiques et les revues de codes restent des étapes indispensables du processus de validation. Mais ils ne suffisent plus. Les approches statiques – prometteuses car exhaustives – restaient cantonnées, jusqu’ici, aux cas d’école à cause de l’explosion combinatoire qu’entraînait la prise en compte de tous les cas possibles.
Le grand mérite d’Alain Deutsch, à l’Inria, a été d’adapter au monde industriel la vérification statique des programmes par interprétation abstraite. En effet, son prototype industriel IABC s’est montré capable d’analyser de manière exhaustive des programmes de l’ordre de cent mille lignes en un temps raisonnable. En particulier pour la préparation des vols 502 et 503 du lanceur Ariane 5. Cette grande première a ouvert la voie à la création de Polyspace en janvier 1999.

70000 lignes de code analysées en une journée

En pratique, Polyspace Verifier effectue les analyses sur une station sous Solaris ou Linux, et Polyspace Viewer exploite les résultats sur un PC puissant. En moyenne, le produit analyse soixante-dix mille lignes de code en une journée. Il détecte à l’avance les débordements de tableaux, les pointeurs nuls, les conversions illégales, les divisions par zéro, etc. Ses gros avantages sont un fonctionnement non intrusif, sa neutralité dans le processus de développement et, bien sûr, l’aspect exhaustif de l’analyse.
A la version initiale du produit, conçue pour le langage Ada, s’est ajoutée une version C. Ce qui permet à Polyspace – déjà actif dans les industries spatiale et aéronautique – de s’adresser maintenant aux industries automobile, ferroviaire et médicale. Une version Java complétera la gamme en 2001. Dirigée par Daniel Pilaud, le PDG, la société a déjà réalisé deux tours de table d’investisseurs privés et publics, dont l’Anvar. Visant un marché international, elle a déjà ouvert un bureau aux Etats-Unis et compte le faire bientôt en Allemagne et au Royaume-Uni.

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René Beretz