Première publication le 6/11/2014
Les applis de livraison de cannabis à domicile promises à un grand avenir aux USA
Les temps changent outre-Atlantique. Trois nouveaux Etats viennent de légaliser la consommation de cannabis, déjà autorisée –pour raisons médicales– en Californie. Des start-up comptent bien profiter de ce nouveau marché pour devenir incontournables.
La nouvelle est tombée hier : la start-up Eaze vient de lever pas moins d’1,5 millions de dollars pour étendre son fonctionnement au delà de San Francisco, seul endroit ou elle opère pour le moment. Son ambition ? Couvrir de nouvelles villes de Californie, voire dans un second temps d’autres états, comme le Colorado et Washington, avec un service inimaginable par chez nous : la livraison à domicile de cannabis.
Comme toute bonne jeune pousse américaine, Eaze promet beaucoup. Pas moins que « révolutionner la livraison de marijuana à vocation médicale ». Le principe ? Depuis votre smartphone, vous accédez à son site mobile. Vous choisissez votre plante (Indica, Sativa, hybride…), la variété et la quantité souhaitée. Après paiement, Eaze vous géolocalise et vous indique en combien de temps (généralement moins de dix minutes à San Francisco) votre herbe vous sera livrée ! Seule contrainte : avoir 18 ans et le droit d’acquérir du cannabis à vocation médicale. Ce sera d’ailleurs vérifié lors de l’inscription au service. Cependant, ceux qui connaissent un peu la Californie savent qu’il est assez facile d’obtenir une « ordonnance » pour un simple rhume…
Eaze, déjà surnommée le « Uber de la marijuana » aux Etats-Unis, est en forte croissance et recrute à tout va. Et comme Uber, elle cherche notamment des chauffeurs livreurs. « Vous savez conduire et connaissez un peu la marijuana ? Rejoignez notre flotte » indique son site, qui promet au moins un salaire de 45 $ (36 euros environ) par heure. Elle cherche aussi de nouveaux « dispensaires », ces commerces parfaitement légaux qui en Californie fournissent de l’herbe aux « malades ». Ce sont ces derniers qui en réalité vendent le produit aux fumeurs. Eaze ne fournit que la plate-forme logicielle qui connecte fournisseurs et clients… Et se rémunère par le biais d’une commission demandée aux dispensaires sur chaque vente effectuée via son appli.
« La prohibition, c’est fini »
Preuve que le cannabis n’est pas encore complètement entré dans les mœurs : Eaze n’est pour l’instant pas disponible sur l’App store d’Apple. La start-up est en négociation avec la firme de Cupertino pour que cette dernière accepte sa présence sur son kiosque d’applications… Apple a en effet une politique très stricte vis à vis de la drogue, qui s’est elle aussi adoucie cependant avec l’évolution de la législation américaine.
Eaze, déjà lancée, pourrait cependant avoir une concurrence de poids très rapidement. Une autre start-up, Canary, veut également profiter de la légalisation dans le Colorado et à Washington pour proposer un service similaire à Denver et Seattle. « La prohibition, c’est fini » affiche fièrement son site, qui indique que son appli, qui devrait être disponible dans les semaines qui viennent, sera « le moyen le plus simple d’acheter du cannabis ».
Et contrairement à Eaze, Canary ne s’encombre pas de l’excuse médicale, la législation des deux Etats dans lesquels elle va d’abord s’implanter étant encore moins restrictive qu’en Californie. Du coup, Canary proposera aussi à manger et à boire pour accompagner son pétard !
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