Passer au contenu

Les appareils santé connectés peinent à séduire les Français

L’Hexagone résiste aux balances connectées et autres bracelets intelligents. Selon une étude de l’Ifop pour l’Atelier BNP-Paribas, seuls 11 % des français disposent d’un objet connecté pour surveiller leur santé. Ils craignent notamment qu’ils se transforment… en mouchards.

Le mouvement du Quantified Self a du mal à traverser l’Atlantique. D’après une enquête de l’Ifop pour l’Atelier BNP-Paribas dont les résultats ont été publiés le 5 décembre 2013, seuls 11 % des français disposent à la maison d’un objet de mesure « intelligent ».

Le premier objet connecté lié à la santé que possèdent les Français est une balance (6 %), largement devant la montre connectée, le tensiomètre et le bracelet coach électronique, (2 % pour chaque appareil). Ils les utilisent régulièrement et principalement pour surveiller ou améliorer un point particulier de leur santé (50 %), puis pour s’encourager dans un effort (26 %).

Et contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer, c’est en premier lieu dans un magasin (31 %), ou auprès d’un proche (23 %) que les Français qui possèdent un de ces appareils les ont découverts. Ils ne sont pas informés par leur pharmacien et encore moins par leur médecin. « Les objets connectés de mesure ciblent le grand public et passent par (…) les grandes surfaces, confirme Matthieu Soulé, analyste stratégique à L’Atelier. C’est une stratégie délibérée mais cela les coupe à contrario de la prescription potentielle du corps médical et de la caution morale associée. »

Si la proportion de Français disposant d’un objet connecté est relativement faible, la part de ceux qui envisagent d’acheter un tel appareil dans les trois ans l’est tout autant. Cela permettrait malgré tout de voir ce marché doubler dans la prochaine période pour concerner 10 millions de personnes en 2017, selon M. Soulé.

Les freins à l’achat sont multiples. Les Français ne sont pas convaincus de leur efficacité (50 %), ils ont l’impression d’une intrusion dans leur quotidien (29 %) et s’inquiètent surtout pour leur intimité : 59 % des sondés vivent cette nouvelle connectivité comme un danger pour leur vie privée et non comme un progrès. Ils craignent en effet que les données récoltées soient exploitées de façon « inadéquate » (24 %) par des tiers non autorisés, des organismes publics ou des entreprises.

En revanche, les quelques possesseurs de tels outils connectés accepteraient de partager les données recueillies (61 %), en particulier avec le corps médical (29 %). Et en cas de partage, les sondés, qui disposent d’un appareil connecté ou non, estiment que ce sont les professionnels de la santé qui doivent gérer ces données personnelles (63 %).

Il y a encore du chemin à parcourir pour que ces engins fassent partie du quotidien de nos concitoyens. Aux Etats-Unis où le marché des objets connectés a explosé depuis 2010, le recours à ces appareils pour surveiller sa santé est bien plus développé : 21 % des américains se servent de tels outils, révélait en janvier dernier une enquête du Pew Research Center. Un usage qui a eu plusieurs conséquences : ils ont changé de comportement par rapport à leur santé et ont posé plus de questions à leur médecin.

A lire aussi :
28 % des internautes santé surfent à partir d’un appareil mobile, paru le 17/5/2013

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Cécile Bolesse