Pour les anti-Hadopi, l’endroit où il fallait être jeudi 29 octobre 2009, dans la soirée, était… Le Fouquet’s, sur les Champs-Elysées, à Paris. Là, au premier étage de cette brasserie où Nicolas Sarkozy avait fêté son élection à la présidence la République en mai 2007, un collectif d’auteurs présentait devant une salle bondée le livre La Bataille Hadopi.
Cet ouvrage de quelque 380 pages est édité chez InLibro Veritas, une maison d’édition dont les publications sont sous licence libre (Creative Commons et Licence Art Libre).
Pas de révélations ou de grandes idées nouvelles sur le sujet. Les lecteurs familiers des polémiques sur Hadopi, et sur le droit d’auteur à l’heure d’Internet en général, y retrouveront leurs petits. Le livre est organisé de manière un peu disparate en divers chapitres où chaque auteur s’exprime sur un thème.
Ainsi, Guillaume Champeau, responsable du site bien connu Numerama, s’est attaché à revenir sur les origines des loi Hadopi, à savoir la mission sur le piratage confiée par l’Elysée à Denis Olivennes. Son compère Marc Rees, responsable de PC Inpact, relate la mobilisation des internautes.
Le président de l’April, Benoît Sibaud, s’attaque lui au sujet « industries contre utilisateurs ». Le représentant du Parti pirate, Maxime Rouquet, explique quant à lui le rôle joué par la loi dans la fondation de sa formation politique.
Les politiques ne sont pas en reste. C’est d’ailleurs le député PS Christian Paul qui est à l’initiative du livre. Il a redit, lors de la conférence de presse, combien Hadopi relevait, pour lui, du « jouet répressif bricolé à la hâte ».
Licencié pour cause « d’anti-hadopisme »
La députée Martine Billard, répète dans le livre son argumentaire tenu lors des débats parlementaires. A savoir que Hadopi n’est qu’une suite de la loi DADVSI. Les députés écologistes européens Daniel Cohn-Bendit et Alain Lipietz ont également contribué à l’ouvrage. Le second revient notamment sur le débat « Internet, un droit fondamental ».
Finalement, la contribution la plus inattendue ne vient ni des politiques, ni des militants anti-Hadopi connus et reconnus. La Bataille Hadopi a ouvert ses pages à un certain Jérôme Bourreau-Guggenheim. On s’en souvient, cet ancien cadre de TF1 a fait l’actualité pendant plusieurs jours en mai dernier. Il avait été licencié par la chaîne privée à la suite d’un courriel envoyé à sa députée où il critiquait le projet de loi.
Le livre a en tout cas l’intérêt de braquer les projecteurs sur son éditeur, InLibro Veritas. Fondé par Mathieu Pasquini en 2005, le site de l’éditeur publie des livres en format numérique ou en format papier imprimé à la demande. Les auteurs et les lecteurs s’inscrivent, sans beaucoup de contraintes, sinon le respect des licences Creative Commons
La Bataille Hadopi est proposé en trois versions papier différentes, à 9, 19 ou 49 euros (version Or incluant T-shirt, marque-page et CD).
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