Si les agences de notation veulent faire l’actualité en 2012, ils auront face à eux des concurrents de taille avec les Anonymous. La légion de hackers qui inquiète les plus puissants vient de se lancer dans un combat inattendu contre ArcelorMittal, le plus important groupe sidérurgique de la planète avec 290 000 salariés et une implantation dans 60 pays. Dans une vidéo postée sur YouTube, les Anonymous de Belgique s’en prennent à la multinationale après sa décision de fermer ses activités de phase à chaud sur son site de Liège qui emploie 600 personnes. La décision du groupe pourrait aussi toucher 4 000 travailleurs.
Dans la vidéo de deux minutes, une voix féminine et synthétisée présente l’entreprise façon Wikipedia, décrit les faits, l’impuissance des pouvoirs publics européens et belge puis déclame l’acte d’accusation. « Ceci démontre une fois encore qu’une multinationale est prête à mentir sur l’autel du profit pour elle-même et pour ses actionnaires. […] Nous utiliserons donc tous les moyens en faveur des milliers qui risquent de perdre leur emploi. Arcelormittal, par ses méfaits, s’est donc officiellement auto-désigné comme cible d’Anonymous Belgium. »
Résolus à aller jusqu’au bout
Depuis cette annonce, le groupe sidérurgique reste silencieux. Sur son site, dans l’onglet « news », aucune réponse n’est faite. Basé au Luxembourg, le siège d’ArcelorMittal n’avait pas de réponse à nous faire mais a promis de nous recontacter. La seule réponse a été faite par un membre de la direction de l’entreprise qui est resté anonyme lors d’une déclaration à l’agence de presse belge Belga : « Il est regrettable que cette organisation veuille répandre la désinformation quant au contexte de cette fermeture, en exagérant son impact potentiel sur l’emploi pour justifier sa menace de prendre des mesures illégales. »
Les menaces des Anonymous seront-elles suivies d’effet ? Impossible à dire. Le groupe sidérurgique se retrouve dans une situation cornélienne. S’il cède à la menace il se fragilise, et dans le cas contraire, il s’expose à des risques dont il ignore la nature et l’étendue.
Ce n’est pas la première fois que ces hackers se lancent un bras de fer de ce genre. L’automne dernier, le groupe a fait plier Los Zetas, un cartel de la drogue au Mexique qui avait pris un « Anonyme » en otage. La technique était la même. Une vidéo sur YouTube pour prévenir l’entité visée. Après cela, et contre toute attente, l’otage a été libéré. Dans le cas d’ArcelorMittal, les choses n’iront évidemment pas jusque là, mais le groupe de hackers semble résolu à aller jusqu’au bout de sa démarche comme sa devise le dit : « Nous sommes Anonymous. Nous sommes légion. Nous ne pardonnons pas et n’oublions pas. » Affaire à suivre.
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