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Les ambitions débridées d’Exchange 2007

La prochaine version offrira gratuitement la fonction Blackberry. Il fait aussi son entrée dans la messagerie unifiée.

Enfant, il s’agissait d’une alternative à l’énormément complexe Notes de Lotus. Exchange était un serveur de messagerie léger, facile à installer. Mais avec les années, le petit est devenu gros, peu fiable, et si sophistiqué
qu’il nécessite de véritables experts pour l’installer et le maintenir en ordre de marche. Il n’est d’ailleurs pas près de dégonfler. La future version 2007 donne même dans la surenchère.Et il y en a pour tout le monde : pour l’administrateur, qui gagne une installation préparamétrée par type de serveur (routage, passerelle, boîtes de messagerie, etc.). Pour le service légal, qui pourra mettre en place des
règles de rétention des e-mails. Ou pour le cadre dynamique, qui sera ravi de trouver une fonction push mail clone de celle de
Blackberry : les nouveaux messages sont automatiquement poussés vers les PDA et téléphones Activesync. Plus besoin d’interroger constamment le serveur.Mais la plus grande nouveauté intéressera surtout les assistantes. Car le futur Exchange fait une entrée fracassante dans le petit monde de la messagerie unifiée. Fax, messages vocaux et courriel atterrissent désormais dans une même
boîte aux lettres. Mieux : on pourra utiliser un simple téléphone pour envoyer un e-mail et écouter une douce voix lire ses messages ou les entrées de son calendrier. A l’inverse, il suffira de dire ‘ Je serai en
retard. Efface tout ! ‘,
pour décaler un rendez-vous ou effacer un message. Bluffant. Les acteurs du secteur ont du souci à se faire. Car toutes ces fonctions sont incluses dans la boîte, sans supplément.

La fin des dossiers publics

Exchange 2007 apporte aussi toutefois son lot de déceptions. Certains regretteront qu’il ne soit disponible qu’en environnement 64 bits x86. Toute migration imposera donc un changement de serveurs. De même, ceux qui
pensaient que Microsoft tordrait enfin le cou à Jet, l’antique moteur de stockage d’Exchange, devront encore attendre. Le système de fichiers hérité de SQL Server reste donc une Arlésienne, comme
WinFS sur Windows.On déplorera également la fin programmée des dossiers publics. Exchange 2007 est, en effet, la dernière version à les gérer. Mais elle ne garantit plus le support des applications. Microsoft invite donc gentiment à tout basculer vers le
portail Sharepoint… sans proposer aucun outil de portage.Reste enfin l’épineux problème de la disponibilité. Car Microsoft n’a pas amélioré les fonctions de redondance. Pire : il ne gère plus les clusters actifs. Dommage. Exchange n’était déjà
pas réputé pour sa fiabilité. Comment croire qu’avec beaucoup plus d’embonpoint, il en sera autrement ? Réponse en fin 2006-début 2007, lors de la sortie du produit.

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Anicet Mbida