Dix ans après l’introduction de la carte d’assurance maladie équivalente à la carte française Vitale, le ministère allemand de la Santé et de la Sécurité sociale a maintenant finalisé les détails de son projet de carte
santé à puce. Ce système de carte électronique englobe une infrastructure télématique complète reliant tous les acteurs du milieu de la santé. Son introduction est prévue courant 2006 et sera progressive.La conception et la réalisation de l’infrastructure sont du ressort d’un consortium appelé bIThealth, qui regroupe l’institut Fraunhofer pour l’économie du travail et l’organisation (IAO), le
fournisseur de logiciels SAP, InterComponentWare et le spécialiste des cartes à puce Orga Kartensysteme, sous la direction industrielle d’IBM Deutschland. L’investissement total devrait s’élever entre 1 et 1,4 milliard
d’euros.En plus des détails administratifs qui sont déjà stockés sur la carte actuelle d’assurance maladie, la future carte santé allemande sera dotée d’une photo de l’assuré social. Elle contiendra également les
informations nécessaires en vue de remplacer les ordonnances papier. Au-delà, elle pourra contenir, de façon facultative, des données personnalisées concernant la santé de l’assuré, par exemple un dossier médical, des courriers médicaux et/ou
de la documentation pharmaceutique.
Un planning serré avec des expérimentations début 2005
Toutefois, même si de telles données sont stockées sur la carte santé d’un assuré, elles ne seront consultables que sur autorisation de l’assuré en question ou de son représentant. Le ministère a ainsi tenu compte des
réticences du Datenschutz (équivalent de la Commission nationale de l’informatique et des libertés en France) concernant le stockage et l’accès aux données personnalisées.Pour reprendre les termes du ministère de la Santé, ‘ la carte santé électronique devrait constituer une sorte de “ clé électronique ” qui relie tous les
acteurs de la santé en Allemagne ‘. L’infrastructure à réaliser prévoit ainsi d’équiper quelque 270 000 médecins (dans 130 000 cabinets médicaux), 77 000 dentistes,
22 000 pharmacies, 2 000 hôpitaux et 300 caisses d’assurance maladie de lecteurs et logiciels adaptés à la fois à la nouvelle carte santé et à l’ancienne carte d’assurance maladie. Le système nécessitera
ainsi l’installation d’environ 380 000 à 400 000 nouveaux lecteurs de cartes à puce au total, tandis que 80 millions de cartes à puce devront être délivrées aux assurés sociaux.Le cahier des charges n’a pas encore été publié. Le choix de l’architecture télématique devrait toutefois être finalisé en juin 2004. Des tests d’intégration seront réalisés en laboratoire d’ici la fin de
l’année. Un essai pilote devrait démarrer début 2005 avec 10 000 assurés. Un test plus vaste, avec 100 000 assurés, devrait suivre au printemps 2005 afin d’apporter les premiers retours d’expérience et
permettre le démarrage de la production de volume des cartes à puce à partir de l’été 2005.
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