Linux, Apache, FreeBSD, etc. Les logiciels au code source libre se taillent leur place dans les entreprises. Mais celles-ci, en plus de récupérer leurs technologies, doivent tenir compte de la philosophie de leur mode de licence. GPL, MPL, LGPL. . . Mieux vaut s’assurer que la licence du produit est compatible avec les objectifs du projet de l’entreprise. Certains utilisateurs, comme Ricoh, vont jusqu’à rédiger leur propre licence. “Au-delà des questions juridiques, il faut savoir quelle communauté de développeurs on veut créer “, explique Gregory Wolff, responsable du groupe Platform for Information Appliance de la société japonaise.
GPL suscite parfois la méfiance
Pour l’instant, c’est autour de la licence GPL (GNU Public License), popularisée par Linux, que s’est créée la plus vivace des communautés. Elle tient pourtant du repoussoir pour certaines entreprises. Avec elle,“tout travail basé sur le programme dépendant de GPL doit aussi dépendre d’une licence GPL “. Si une compagnie utilise un logiciel à base de GPL dans ses développements et qu’elle veut les diffuser hors de ses murs, elle devra rendre public le code source de son travail. D’où le qualificatif de ” viral ” parfois accolé à cette licence, puisque mélanger son propre code avec du code GPL place l’ensemble sous l’égide de cette licence. Du coup, une licence Lesser GPL (LGPL) a été créée, applicable à certaines bibliothèques de fonctions, qui pourront alors être liées sans risque à des développements propriétaires. Mais le choix des licences disponibles pour les logiciels en code source libre ne s’arrête pas aux modèles GNU. “L’idée de base de la Mozilla Public License (MPL) consiste à ne demander que la mise dans le domaine public des modifications avec un grand M “, explique Mitchell Baker, responsable de Mozilla. org. La licence MPL, comme BSD ou MIT, permet ainsi de mieux contrôler la diffusion de ses développements. Enfin, la très libérale licence Apache, permet de faire ce que l’on veut de ses développements.Mais ce choix n’est pas toujours suffisant pour les entreprises. Elles peuvent être tentées, comme Ricoh, de créer leur propre mode de licence. Sauf qu’à trop restreindre la diffusion de leurs développements en code source libre, elles risquent de les rendre aussi peu modifiables que leurs homologues propriétaires. “Les 5 à 10 % d’une licence qui ne plaisent pas à une entreprise sont le prix à payer pour obtenir le soutien d’une communauté de développeurs “, poursuit Mitchell Baker, qui regrette la multiplication des licences.
Pas de modèle standard
ais ces 5 à 10 % constituent aussi ce qui différencie une entreprise d’une autre. “Il n’existe pas de modèle économique standard ; il n’y a donc pas de raison pour qu’il existe un modèle de licence standard “, juge Larry Rosen, juriste à l’Open Source Initiative. Cet organisme recense déjà vingt-et-un types de licences pour code source libre.Les grands fournisseurs commencent à s’en mêler. Par le biais de Craig Mundie, son numéro trois, Microsoft a démarré une offensive anti-GPL, rappelant lourdement aux entreprises son potentiel ” viral “. A l’instar de ses confrères, l’éditeur n’est toutefois pas avare en subtilités de rédaction de licences. Et il a habitué les utilisateurs et ses partenaires à une prudence qu’ils devront aussi appliquer aux contrats du monde du code source libre.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.