A l’inverse de la polémique qui déchire HP, les actionnaires de Compaq ont approuvé à 90 % la fusion avec Hewlett-Paxkard, lors de l’assemblée générale extraordinaire qui s’est tenue hier. Aucune opposition organisée au projet ne s’est manifestée parmi les actionnaires, et l’assemblée s’est achevée après seulement quarante-cinq minutes de délibération.Le PDG de Compaq, Michael Capellas, a déclaré aux actionnaires qu’il s’agissait d’un jour “mémorable”. “Compaq et HP ont tous deux de longs et glorieux héritages et, croyez-moi, nous sommes fiers de notre héritage, mais il s’agissait de créer le numéro un de l’industrie de la prochaine génération”, a-t-il déclaré. Il avait dit mardi espérer une “marge très confortable en faveur du oui”.Compaq, qui fut un temps le numéro un mondial des PC, a supprimé 9 500 emplois en 2001 et perdu 785 millions de dollars pour un chiffre d’affaires de 34 milliards de dollars. Le groupe texan a notamment mal digéré l’acquisition de son concurrent Digital Equipment Corp (DEC) en 1998 et a eu du mal à résister à la concurrence féroce, menée par un autre texan, Dell Computer, qui lui a raflé l’an dernier la place de numéro un mondial des fabricants de PC.HP, qui a annoncé la suppression de 6 000 emplois l’an dernier, a dégagé un bénéfice net de 408 millions de dollars pour un chiffre d’affaires de 45 milliards de dollars. Le ” oui ” pourrait également l’avoir emporté lors du vote des actionnaires de HP mardi, bien que le résultat officiel ne soit pas encore connu et que Walter Hewlett, chef de file des opposants au projet, refuse de s’avouer vaincu. L’écart en faveur du “oui est mince mais suffisant”, a estimé après l’assemblée générale la PDG de HP, Carly Fiorina, principale instigatrice de ce rapprochement de 20 milliards de dollars, le plus important de l’histoire de l’informatique.Walter Hewlett, fils du cofondateur de la firme, a dit avoir bon espoir que le ” non “ l’emporterait, estimant qu’il était ” tout simplement impossible “ de prédire le résultat final. Dans son entourage, on estimait que le vote était ” trop serré pour se prononcer “. Un porte-parole a estimé que l’écart entre le oui et le non était inférieur à 2 %. Le résultat final du décompte devrait être connu d’ici à quelques semaines.Le projet de fusion est depuis six mois l’objet d’intenses polémiques. Carly Fiorina joue son poste et sa réputation sur ce projet. Farouchement opposé à la fusion, Walter Hewlett, membre du conseil d’administration et fils du cofondateur du groupe William Hewlett, a mis le nom de sa famille dans la balance. Selon ce dernier, HP devrait se concentrer sur le secteur des imprimantes, plutôt que de développer sa branche PC, et se garder du défi que représente l’intégration de deux groupes en une entité de 150 000 salariés.Carly Fiorina estime, quant à elle, que la fusion donnera naissance à un titan pesant environ 80 milliards de dollars de chiffre d’affaires qui pourrait concurrencer le numéro un mondial IBM. Le nouveau groupe dominerait la plupart des secteurs de l’informatique, depuis les PC bas de gamme jusquaux grands serveurs, et pourrait proposer une gamme complète de services, affirme-t-elle.
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