A en croire les éditeurs de contenus, l’audiotel et la carte bancaire ne sont que des pis-aller pour régler ses petits achats sur le Web. Les fournisseurs d’accès à Internet tentent aujourd’hui, sous l’impulsion de l’Acsel,
du Geste et du
GFII*, de leur apporter une réponse. Six d’entre-eux, Wanadoo, Club-Internet, Tiscali, neuf telecom, Cegetel et AOL, se sont engagés à adopter et à promouvoir Internet Plus, un outil de paiement qui
s’inspire du kiosque Minitel.’ Nous avons la volonté d’imposer un standard. Cela se traduit par l’adoption d’une seule et même offre chez plusieurs FAI dont nous espérons voir grandir le nombre ‘, assure Olivier Bon,
directeur des Kiosques chez France Télécom et porte-parole d’Internet Plus. Selon les intéressés, 78 % de la population des internautes auraient ainsi accès à cet outil de paiement. A noter l’absence de deux acteurs de taille : Free et
Tele2.En pratique, les abonnés des FAI signataires pourront d’un simple clic télécharger des contenus payants (journaux, sonneries pour téléphone…) ou acheter des services sur des sites marchands sans avoir à taper le code de leur carte
bancaire. Ils seront débités directement sur leur facture. A condition, bien sûr que les boutiques en ligne aient adopté cette solution, entièrement gratuite pour l’internaute.En deux clics, le client passe commande, en toute sécurité, sans avoir besoin de retenir de mot de passe ou de log in alambiqué. Il est identifié par le FAI grâce à son adresse IP. L’internaute n’a pas besoin de
s’inscrire auprès de son FAI pour activer le service. En revanche, il peut lui signaler qu’il ne souhaite pas en bénéficier pour bloquer le compte afin d’éviter une surconsommation de la part de ses enfants, par exemple.Afin d’éviter toute mauvaise surprise, Internet Plus a prévu de limiter les achats des abonnés. Pas question de recevoir à la fin du mois une facture exorbitante. Ainsi, un abonné ne pourra effectuer un achat supérieur à 15 euros.
De même, son plafond mensuel sera compris entre 50 et 60 euros selon les FAI.
Une solution exploitée par France Télécom depuis dix-huit mois
S’il s’avère pratique pour désormais plus de 8 millions d’internautes, Internet Plus n’est en fait que l’élargissement d’une solution déjà existante.Depuis dix-huit mois, France Télécom commercialise auprès de Wanadoo, Club-Internet et Tiscali sa plate-forme technique de
micro-paiement W-ha, sur laquelle repose sur Internet Plus. Celle-ci aurait déjà été adoptée par plusieurs centaines d’éditeurs, à en croire Olivier Bon, discret sur la question. Elle
aurait généré des dizaines de millions d’euros de revenus.Eric Gautier, PDG de sonnerie.net, un site de téléchargement équipé de la solution W-ha, se félicite : ‘ Le kiosque est une alternative intéressante au SMS+. D’après nos services techniques, il est plus
facile à implémenter, mais surtout il offre une grande souplesse commerciale. Nous ne sommes pas obligés de passer par des paliers de tarification comme avec le SMS+, nous restons maîtres de nos tarifs. ‘Côté éditeur, France Télécom a ajusté le tir de son modèle économique. A l’origine facturé aux commerçants 1500 euros, le ticket d’entrée correspondant aux frais de mise en service est tombé à 650 euros. Quant aux sites déjà
équipés de W-ha, la mutation vers la plate-forme Internet Plus sera pour eux gratuite.Les marchands toucheront entre 70 % à 85 % du montant de chaque transaction réalisée via Internet Plus, selon les sommes en jeu. D’ici quatre à cinq ans, les FAI espèrent que la solution de paiement générera plusieurs
centaines de millions d’euros de chiffre d’affaires.Pour ce faire, le responsable des kiosques chez France Télécom compte sur la création de nouveaux services chez les éditeurs, mais également sur une prochaine internationalisation de cet outil de paiement. En attendant, l’opérateur
promet une version professionnelle d’ici à la fin de l’année.’ Il faut pouvoir toucher les FAI d’entreprise, comme Colt, France Télécom Oléane ou Cegetel. Leur potentiel est énorme. Sur le plan technique, le déploiement de la solution est un brin plus complexe. Il faut
permettre à l’administrateur réseau de restreindre l’accès afin que les salariés ne fassent pas exploser la note de leur société ‘, détaille Olivier Bon. Reste surtout à convaincre les internautes de payer contenus et
services après près d’une décennie de gratuité sur le Web.* Acsel : Association pour les services et le commerce en ligne,
Geste : Groupe d’études sociales, techniques et économiques,
GFII : Groupement français de l’industrie de l’information
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