Encore une fois cette année, les mouvements de fusion-acquisition ont un impact sur nos résultats : les acteurs qui, comme Fujitsu, externalisent ou cèdent une division s’amputent naturellement d’une partie de leur chiffre d’affaires. Mais certaines catégories sont plus touchées : les distributeurs traditionnels et les fabricants de matériels, premières victimes de la révolution internet. Le cas le plus marquant, derrière le grossiste Varep qui fait l’objet d’une restructuration, et devant Tekelec Europe qui s’est fait racheté par Arrow, touche un symbole de la France des années micro, des années Macintosh de surcroit.
Début août 1999, la chaîne de revendeurs IC, International Computer, est mise en redressement judiciaire. Coté en Bourse, la société fondée et dirigée par Alain Drozd devient la bête noire du Nouveau Marché. Mais, avec des marges laminées par la vente directe, les formules Fnac, Surcouf ou grande distribution, les distributeurs micros grands publics n’ont plus de place sur le marché. Pour IC, la “période d’observation” mise en place par le tribunal de commerce depuis un an a été renouvelée fin août pour six mois. L’entreprise n’est donc toujours pas tirée d’affaire.
D’autant que ce n’est pas fondamentalement la micro qui se porte mal. On ne retrouve aucune grande marque parmi les constructeurs dont le chiffre d’affaires diminue, hors fusions-acquisitions. En dehors des fabricants de périphériques victimes de leur boulimie d’annonces ou de diversifications (Palm chez 3Com), on remarque surtout le pas marqué par les fabricants de l’informatique traditionnelle, et propriétaires.
Les Amdhal, NCR, DTK, ICL et SGI sont sur la défensive avec des positions mises à mal par les solutions à base Intel, stations de travail ou serveurs. Seul grand éditeur présent ici, Computer Associates est au creux de la vague lors de cet exercice, mais avant une série d’annonces porteuses dans les domaines de l’administration, des réseaux de neurones et de l’intégration logicielle.