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Les 24 heures du Mans sont aussi une course informatique

A l’occasion des 24 heures du Mans, l’Automobile club de l’Ouest déploie une architecture informatique exceptionnelle à partir d’un site Web. Il s’agit, en effet, d’autoriser des millions de connexions durant les épreuves.

Depuis sa création, en 1998, le site Web de l’Automobile club de l’Ouest ( www.lemans.org) offre aux fans des 24 heures du Mans la possibilité de suivre cet événement en direct. Le reste de l’année, le site est dédié à des informations institutionnelles et propose la vente de produits dérivés et de billets d’entrée pour la compétition avec des paiements sécurisés par une connexion SSL (Secure socket layer), hébergée chez Atos. Il peut fournir, minute par minute, des informations précises sur la course. Ces données sont recueillies via des transpondeurs embarqués sur chaque voiture qui émettent un signal informatique, relayé par des capteurs sur la piste, vers un centre informatique installé sur le circuit. Elles sont traitées sur un système AS/400 par la société Systel, puis mises à disposition sur le site en temps réel. Le système, qui a connu quelque douze millions de hits en 1999, ne souffre d’aucun arrêt, malgré les vingt mille tentatives de piratage qui ont été recensées en 1999. “ Ces informations sur les chronomètres officiels des pilotes constituent la propriété exclusive de l’Automobile club de France, qui possède aussi la marque Le Mans“, souligne Pascal Julienne, p.-d.g. d’Euro Connect, à qui ont été confiées la conception et la réalisation du site.

Le cahier des charges : Disponibilité, intégrité et saisie rapide

Toutes les informations issues des transpondeurs et celles émanant des commissaires de course, qui surveillent la régularité des opérations, doivent se retrouver sur le site. Il en va de même des commentaires (en anglais et en français) disponibles en RealAudio. Des reportages assurés par une vingtaine de reporters approfondissent certains événements marquants. Une Webcam retransmet, en différé, les images de la course. Ces données sont centralisées et traitées en HTML. A chaque étape de la saisie ou de la transmission de données vers un sous-système informatique, un ou plusieurs coupe-feu sont chargés d’assurer un fort niveau de sécurité. “Afin d’éviter que les chronométrages soient recopiés ou piratés, nous n’avons pas développé cette page en HTML, mais avec une applet Java“, remarque Pascal Julienne.

Les technologies retenues : Unix, liaison hauts débits, AS/400, coupe-feu et routeurs Cisco

Les serveurs Unix de l’Association française de chronométrage recueillent les temps de chaque voiture. Une société belge, RIS, traite ces informations sur un réseau Unix, et les répartit auprès des mille journalistes accrédités. Parallèlement, les données des commissaires de piste sont saisies de façon électronique par Systel, actionnaire d’Euro Connect, sur trente terminaux passifs reliés par un réseau local Token Ring à un AS/400. Des routeurs Cisco 7200, cinq serveurs HTTP dupliqués et deux liaisons hauts débits à 512 kbit/s vers isdnet ?” hébergeur pour la durée de la course ?”, en cas de problème, assurent la disponibilité de l’ensemble, complété par quatre coupe-feu de marques différentes.

Les produits et les fournisseurs retenus : Linux, isdnet, IBM, Sun Microsystems, un mélange détonnant

Pendant la durée des épreuves, le site habituellement hébergé sur la plate-forme Linux d’Euro Connect l’est par un fournisseur d’accès Internet. Le réseau est donc doublé par deux liaisons à hauts débits de 512 kbit/s. isdnet a été retenu pour ses partenariats avec General Motors et Michelin, ainsi que pour sa puissance matérielle. En prévision d’un pic d’affluence provenant en partie de l’étranger, l’Automobile club de l’Ouest a demandé à isdnet de lui fournir une bonne connectivité nationale et internationale capable de gérer les 160 à 200 millions de hits attendus cette année pendant l’événement, afin d’absorber les périodes de pointe. isdnet est un service fiable, capable de supporter les quelque 30 000 à 40 000 hits par minute en période de pointe, sachant que le poids moyen d’une page est estimé à 30 Ko. Machines dupliquées

Les informations partent du Mans, pour remonter sur le site parisien d’isdnet, d’où elles seront mises à la disposition des internautes. Les machines de l’Automobile club de l’Ouest et les serveurs PC sont dupliqués. Un serveur Net.Commerce, d’IBM, gère la boutique électronique de l’Automobile club de l’Ouest, qui fonctionne durant la course, sur la plate-forme d’hébergement d’Euro Connect.

Les projets à court terme : Offrir plus de services aux internautes et aux concurrents

L’Automobile club de France réfléchit au moyen de perfectionner dès l’année prochaine le service déployé à l’occasion des épreuves des 24 heures automobiles et motos. Dans un premier temps, il s’agirait de dissocier le site institutionnel de celui dédié aux courses. Le premier serait destiné uniquement aux adhérents de l’association. Pour étayer et enrichir le second ?” grand public ?” il est envisagé d’équiper chacun des pilotes d’un bracelet transpondeur. Améliorer la Webcam

Les commissaires de course disposeraient ainsi d’un contrôle supplémentaire pour s’assurer que les sportifs respectent bien leur temps de conduite (quatre heures d’affilée au maximum). Il est prévu, pour 2001, d’améliorer les performances de la Webcam et des temps de chronométrage intermédiaires. Pour ces derniers, il suffirait d’ajouter des capteurs sur la piste.En outre, un Intranet, qui permettrait de relier tous les stands des écuries en course entre eux, est à l’étude. Les concurrents pourraient prendre connaissance, en temps réel, des faits de course, afin d’en tirer profit, et pourquoi pas, de modifier les stratégies de course. Enfin, Euro Connect envisage d’appliquer les moyens techniques des 24 heures du Mans à d’autres événements sportifs.

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Renaud Hoffman