Oculus Rift, impression 3D microscopique, drones dans l’agriculture ou encore smartphone sécurisés : la moisson 2014 des technologies les plus disruptives de la revue du MIT reposait sur des projets déjà très aboutis de start-up. C’est moins le cas cette année, avec une sélection basée sur des innovations tout aussi prometteuses… mais qui n’aboutiront pas forcément dans les mois qui viennent. Tour d’horizon.
1-Introduire la réalité virtuelle dans notre monde réel avec Magic Leap
A l’inverse d’Oculus, qui transporte dans une réalité virtuelle, la start-up Magic Leap veut introduire des images virtuelles dans le monde réel. La société vient d’achever son premier prototype : un minuscule projecteur fonctionnant à terme avec une paire de lunettes. A l’image du Hololens de Microsoft ou des lunettes CastAR, le dispositif permet d’afficher des contenus 3D en surimpression de la réalité. Cela ouvrirait le champ à un nombre infinis d’applications médicales, sportives ou commerciales.
Disponibilité : d’ici 1 à 3 ans
2-Révolutionner la construction avec la nano architecture
Du métal ou de la céramique légers et hyper résistants, c’est du jamais vu mais cela existe bien dans le laboratoire de Julia Greer du California Institute of Technology. Cette chercheuse a réussi à produire des matériaux avancés dont elle a modifié la structure à l’échelle nanométrique. Elle les conçoit grâce à des machines qui ressemblent à des imprimantes 3D. Avec une promesse : de fabriquer à moindre coût et en grande quantité des matériaux plus performants pour l’architecture.
Disponibilité : d’ici 3 à 5 ans
Voir une présentation vidéo de Julia Greer. On peut voir un bloc de céramique plier sans se briser sous l’effet d’une forte pression à la 5ème minute.
3-Des véhicules qui communiquent entre eux pour plus de sécurité
Ann Arbor est une ville universitaire du Michigan. Elle a expérimenté durant deux ans la circulation sur son autoroute de 3000 véhicules équipés de transmetteurs leur permettant de communiquer entre eux. L’étude a prouvé que cette technologie pourrait empêcher plus d’un demi-million d’accidents et plus de mille décès aux États-Unis chaque année.
Le département américain des transports a annoncé réfléchir à des règles pour encadrer son utilisation. Même son de cloche du côté de l’Union européenne, tandis que des constructeurs comme Ford planchent depuis quelques années déjà sur des prototypes. Cadillac annonce même son premier modèle du genre pour 2017.
Disponibilité : d’ici 1 à 2 ans
4-Des milliards de gens connectés grâce à des ballons
4,3 milliards de personnes, c’est le nombre d’individus qui n’ont pas accès à Internet et qui pourraient être concernés par le projet Loon de Google. Il s’agit d’un anneau d’une centaine ballons à l’hélium en survol constant à 18 000 mètres du sol. Après beaucoup de tests (et quelques accidents), les ingénieurs de Loon ont réussi à diriger très précisément les ballons en actualisant leur navigation toutes les 15 minutes. L’un deux a ainsi réussi à parcourir 10000 kilomètres sans encombre.
Moins cher et compliqué à déployer que les projets de drones ou de satellites également lancés par Google, Loon bénéficie également de partenariats très avancés avec les opérateurs locaux de certains pays comme l’Inde où certains services Internet de Google pourraient être proposés gratuitement aux populations les plus pauvres. Ce qui n’est pas sans rappeler le modèle développé par Facebook avec Internet.org.
Disponibilité : d’ici 1 à 2 ans
5-Diagnostiquer un cancer avec une simple prise de sang
Dennis Lo est un chercheur chinois de Hong Kong, qui travaille depuis plus de vingt ans sur un moyen de détecter des cancers à un stade précoce, avant même que les premiers symptômes n’apparaissent. Grâce au séquençage de l’ADN du patient et à partir du prélèvement de seulement quelques gouttes de sang.
Il a testé sa méthode de façon concluante sur plusieurs dizaines de milliers de patients atteints d’un cancer ayant une origine virale. Selon lui, les médecins pourraient également mieux adapter les traitements en repérant les mutations de l’ADN. Une clinique de Hong Kong propose déjà le test. Il va maintenant falloir déterminer si cette biopsie liquide pourrait être utilisée dans d’autres cas de cancer…
Disponibilité : immédiate.
6-Dessaler à grande échelle
Elle s’appelle Sorek et a coûté 500 millions de dollars au gouvernement israélien. C’est une gigantesque usine de dessalement construite au sud de Tel Aviv qui utilise une nouvelle technologie pour rendre l’eau de mer potable : l’osmose inverse (RO) qui consiste à purifier l’eau en la filtrant très finement.
Son intérêt ? Fournir une part importante d’eau potable d’un pays à un moindre coût. Elle produit 627 000 mètres cubes d’eau par jour. Israël espère ainsi que 50% de ses besoins en eau seront couverts par le dessalement d’ici 2016.
Disponibilité : maintenant.
7-Payer avec son mobile et sans contact avec Apple Pay
Cupertino n’est pas parti le premier sur le créneau mais il est en passe d’imposer Apple Pay comme un standard de la solution de paiement mobile sans contact. Le dispositif est équipé de plusieurs couches de protection : le téléphone ne stocke pas les numéros de cartes réelles, le marchand ne les voit même pas, et chaque transaction génère un code unique qui ne peut être utilisé qu’une fois. En outre, le paiement est déclenché via la fonction Touch ID, soit l’empreinte digitale du propriétaire.
Un système sécurisé qui suscite l’adhésion des banques et des utilisateurs d’iPhone depuis son lancement aux Etats-Unis… où les paiements par bande magnétique, très peu sûrs, sont encore de mise. Et les magasins s’équipent maintenant de terminaux NFC dans la crainte de passer à côté de cette clientèle…
Disponibilité : maintenant aux Etats-Unis.
8-Cultiver des neurones en laboratoire
Une nouvelle méthode pourrait percer les mystères de nombre de maladies mentales et troubles neurologiques : la culture de neurones ! Des chercheurs de l’Institut de biotechnologie moléculaire de Vienne en Autriche et de l’Université d’Edimbourg planchent sur le sujet, chacun de leur côté. Il faut tout d’abord prélever des cellules de peau sur des adultes, puis les transformer en neurones. Il est ensuite possible d’étudier en laboratoire comment les réseaux de cellules du cerveau humain vivant se développent et fonctionnent, et comment ils sont touchés par des médicaments ou des modifications génétiques.
Le traitement de la maladie d’Alzheimer, l’autisme, la schizophrénie ou encore l’épilespie pourrait ainsi bénéficier de cette technologie.
Disponibilité : maintenant.
9-Booster la photosynthèse des plantes
40% de la population mondiale serait dépendante du blé ou du riz pour se nourrir. Mais la production reste stable, tandis que la demande croît. Des chercheurs du Royaume-Uni et des Philippines détiennent peut-être la solution à ce problème. Ils ont réussi au mois de décembre dernier à mettre au point un processus appelé photosynthèse C4. Une technique qui permet de stimuler la croissance des plantes en capturant davantage de dioxyde de carbone et en concentrant les cellules spécialisées dans les feuilles, prenant pour modèle naturel le maïs ou la canne à sucre.
Pour le moment, les expérimentations n’ont été menées que sur le riz et les agriculteurs ne devraient pas en voir le bénéfice avant une dizaine d’années. Mais d’autres productions pourraient être concernées come le blé, les pommes de terre, les tomates, les pommes ou le soja.
Disponibilité : d’ici 10 à 15 ans.
10-Construire l’Internet de l’ADN
Au mois de janvier dernier, des informaticiens de Toronto ont commencé à tester un système d’échange de l’information génétique entre plusieurs hôpitaux de Miami, Baltimore ou Cambridge. Le système, appelé MatchMaker, représente un moyen nouveau d’automatiser la comparaison de l’ADN de milliers de personnes à travers le monde. Systématiser cette démarche à très grande échelle serait le un excellent moyen de faire progresser la recherche concernant certaines maladies rares, par exemple.
C’est dans ce sens qu’oeuvre aussi l’Alliance mondiale pour la génomique et la santé, un organisme à but non lucratif fondé en 2013. Même des sociétés privées comme Google s’y mettent avec son projet Google Genomics qui vise à stocker en ligne et comparer des millions de génomes. Mais pour y parvenir, il faudra convaincre les scientifiques de partager sur Internet des informations génétiques jusque là confidentielles. Cela soulève de nombreuses questions éthiques..
Disponibilité : d’ici 1 à 2 an.
Source : MIT Technology Review
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