Après chaque CES vient le traditionnel exercice de récapituler les événements ou produits marquants. En faisant le tour de la rédaction, nous avons établis un Top 10. Vous ne verrez pas ici de produits connectés ou de gadgets stupides, de prototypes non fonctionnels ou délirants. Pas d’hypothèses ou de rêves d’investisseurs fumeux. Vous y verrez en revanche une sélection subjective de vrais produits, fruits de technologies qui fonctionnent pour de vrai et qui seront, pour leur grande majorité, commercialisés tels quels. Bref, du concret et du solide. Pour les produits et technologies les plus obscurs, direction le pire des produits du CES !
01. Razer Project Valerie : une brute à 3 écrans
Razer compte deux produits dans cette sélection. Une double présence méritée puisque le spécialiste des PC et accessoires de gaming a marqué les esprits avec deux concepts des plus intéressants.
Le premier est un PC portable qui répond au nom de Valerie (sans é, nous sommes aux USA…). Un monstre de puissance – Core i7 de dernière génération, Nvidia GeForce 1080, etc. – qui intègre trois écrans 4K pour offrir une expérience de jeu panoramique. Ou un espace de travail multimédia ultime pour les graphistes, monteurs vidéo et autres créatifs. Un concept très abouti aux spécifications trop précises pour que l’appareil ne voit pas réellement le jour, du moins on l’espère.
02. Razer Project Ariana : l’Ambilight du gaming ?
La seconde innovation signée Razer touche toujours l’univers du jeu et porte, elle aussi, un prénom féminin : Ariana. Sous le nom de la sauveuse de Thésée se cache un projecteur vidéo. Calibré à partir de l’écran sur lequel on joue, Ariana projette une image vidéo des éléments hors cadre afin de pousser au maximum l’immersion.
Empruntée à Microsoft qui l’avait présenté sous le nom d’IllumiRoom en 2013, l’idée d’Ariana est aussi l’héritière du concept de l’Ambilight de Philips. Mais elle est cette fois-ci appliquée au jeu vidéo, où elle non pas une interprétation plus ou moins juste des couleurs, mais une vraie extension du contenu projeté. Si le projet abouti, les sessions massacres de zombies vont prendre une autre dimension !
03. Alexa partout, Amazon nulle part
Amazon était à la fois nulle part et partout au CES. Si la marque n’avait pas de stand, sa technologie Alexa s’est infiltrée dans ses moindres recoins. De l’enceinte connectée de Lenovo, en passant par les machines à laver Whirlpool, les voitures de Ford, etc. l’intelligence artificielle connectée du géant de la distribution a fait grand bruit.
Absent du marché européen, Alexa s’est implantée durablement sur le continent américain par le biais d’Echo, une enceinte connectée qui sert d’assistant domestique personnel.
Selon les appareils dans lequel Alexa est intégrée, l’IA d’Amazon dispose de fonctions différentes – état du véhicule dans une voiture, produits manquant dans un réfrigérateur – mais permet toujours de répondre à vos questions existentielles dès lors qu’elle est reliée à internet. Aucune information n’a filtré quant à la disponibilité d’un produit équipé d’Alexa en France, pour leur les Echo et Echo Dot ne sont disponibles qu’en Grande-Bretagne et en Allemagne sur notre continent.
04. Dell tisse son Canvas et lâche un festival de machines
La fièvre créative – et le juteux marché qu’elle représente – inspire le monde du PC et Dell, très prolifique lors de ce CES 2017, en a profité pour lancer le Canvas, un écran inspiré du Microsoft Surface Studio. Ce dernier est un tout-en-un tactile qui s’incline comme une planche à dessin et doté d’une molette physique programmable (Surface Dial).
Si le produit de Microsoft a fait salivé de nombreux créatifs lors de son annonce en octobre dernier, il a aussi fait l’objet de reproches quant au manque de performances des composants informatiques. Des remarques dont Dell a tenu compte dans le développement du Canvas puisque cette écran à dalle tactile de 27 pouces est un “simple” écran inclinable. Doté de sa “copie” du Dial appelé Totem, cet écran se relie à n’importe quel ordinateur. Seul reproche technique : la dalle n’est pas 4K (QHD, 2560 x 1440 pixels).
Notons que Dell était très en forme lors de ce CES puisque la marque a présenté un superbe écran 8K, une belle évolution de son ultraportable XPS 13 en version 2-en-1, ainsi qu’un superbe tout-en-un à l’équipement sonore soigné, le nouveau XPS 27.
05. LG Signature W, l’OLED aérien
Jusqu’ici unique vendeur de TV OLED, LG n’avait plus grand chose à prouver sur la qualité d’image tant la technologie est performante. Les ingénieurs de la marque coréenne avaient donc comme objectif de marquer les esprits avec autre chose.
Pour cette édition 2017 ce fut la finesse, record, de sa nouvelle gamme Signature W, avec une dalle mesurant seulement 2,57 mm d’épaisseur au point le plus épais. Une prouesse technologique rendue possible par une astuce : si l’écran arrive à une telle finesse (il ne peut tenir debout sans mur !) c’est qu’il est dépourvu d’électronique ! Il a en effet besoin d’être relié à une base contenants tous les composants – traitement du signal, entrées/sorties comme alimentation. C’est (un peu) de la triche, mais la performance est là.
06. TV OLED : Sony is back
Si le traitement du signal des téléviseurs de Sony reste une référence, l’abandon de l’OLED par le géant japonais lui interdisait jusqu’alors de briguer des premières places techniques de rendu d’image – un comble pour le pionner du genre ! Sony corrige le tir et lance une nouvelle gamme de téléviseurs haut de gamme à base de panneaux OLED appelés Bravia XBR-A1E. Outre la qualité d’image, qui promet d’être d’excellente tenue, Sony a développé une technique de restitution sonore exclusive (Acoustic Surface) qui projette le son depuis l’écran lui-même, comme au cinéma où une partie des hauts-parleurs se situent derrière l’écran de projection.
07. HP Envy Curved 34, invitation à larver
Le format tout-en-un (« à la iMac » diront certains) a fait son grand retour au CES et si le Dell XPS 27 offre une belle partie sonore, c’est surtout le Envy Curved 34 All-in-one de HP que nous retenons. Inclinable verticalement sur 25°, ce PC de bureau intégré dans le pied d’un écran 34 pouces au format cinéma 21/9e en jette. HP n’a pas bâclé l’engin et a pris soin des détails : les processeurs sont issus de la dernière génération Intel Kaby Lake, la connectique arrière du pied contenant la partie informatique est plus que conséquente, la webcam est escamotable et puisque l’écran est grand, HP a mis le paquet sur le son. Le pied intègre en effet un kit audio estampillé B&O composé de 2 x 2 hauts parleurs épaulés par deux radiateurs passifs pour la restitution des basses. Un appareil qui invite dangereusement à s’affaler !
08. Pro et Plus, les Chromebook Samsung compatibles Android
Jusqu’ici les Chromebook, PC au système made by Google, souffraient d’un déficit d’applications d’autant plus criant qu’ils étaient quasi impotents hors ligne. Ce déficit est désormais comblé par la compatibilité avec l’essentiel des applications Android. Les nouveaux Samsung Pro et Plus sont ainsi les premiers Chromebooks compatibles nativement avec Android (jusqu’ici, seuls trois modèles déjà sortis avaient eu droit à une mise à jour).
Les deux modèles ont un équipement relativement similaire : 4 Go de RAM, 32 Go de stockage (extensible en MicroSD) écran tactile 12 pouces Gorilla Glass 3 Quad HD 2400 x 1600 d’un ratio 3/2, deux USB Type C (mais pas d’USB classique !) et un stylet de prise de note livré dans la boîte. La différence entre les deux modèles tient dans la plateforme technique : processeur x86 Intel Core m3 pour le Chromebook Pro, processeur ARM pour le Chromebook Plus.
09. Asus Zenfone AR, la réalité augmentée dans la poche
L’Asus Zenfone AR est un smartphone doté d’un écran 5,7 pouces Super Amoled QHD, d’un capteur photo 23 Mpix fonctionnant grâce à un processeur Qualcomm Snapdragon 821 épaulé par 8 Go RAM (une première). Si cette plate-forme technique est musclée, c’est que ce téléphone est, comme l’indique son suffixe, paré pour la réalité augmentée (AR, augmented reality).
Technologie complémentaire de la réalité virtuelle, la réalité augmentée ajoute des éléments sur une image réelle et se passe donc de casque pour en tirer parti. Basé sur le projet Tango de Google, le Zenfone AR n’est pas le premier téléphone compatible avec cette technologie puisqu’il s’agit du Lenovo Phab 2, mais le format de l’Asus est moins clivant (le Phab 2 est un géant de 6,4 pouces).
Peu d’applications sont pour l’heure compatibles avec la réalité augmentée de Google mais en sortant un terminal aux dimensions et aux finitions dans les canons actuels de l’industrie (5,7″, conception métal au lieu du plastique), Asus espère diffuser la technologie.
10. Lumix GH5, le roi de la 4K signé Panasonic
Le CES n’est pas le salon privilégié de la photo, même si certains constructeurs en profitent parfois – Fujifilm y avait annonçait son premier hybride en 2012. Cette année c’est Panasonic qui officialise le Lumix GH5, vaisseau amiral de sa gamme hybride. Successeur de l’actuel champion de la vidéo, le GH4, le GH5 reprend le format “reflex” de son aïeul mais repousses toutes les limites : double lecteur de carte mémoire, tropicalisation renforcée, capteur 25% plus riche en pixels (20 Mpix contre 16 Mpix par le passé), meilleure rafale, meilleur viseur, etc. Mais surtout, c’est une raison d’être des GH, des modes vidéo encore plus professionnels comme la vidéo 4K UHD. Outre l’inédit mode 60 i/s, on aura droit à un mode à 30 i/s à très haut débit de données : 400 mbits en 4:2:2 en 10 bit All-I (toutes les images sont entièrement codées). De quoi faire du montage à la trame près dans un niveau de qualité jamais atteint pour un “simple” appareil à 2.000 euros.
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