Créé par Jo Lernout et Pol Hauspie à la fin 1987, le fleuron belge des hautes technologies ne devrait pas tarder à se faire dépecer. “Cinq curateurs ont été nommés le jeudi 25 octobre par le tribunal de commerce afin de préparer la vente des actifs”, explique-t-on au siège de Lernout & Hauspie (L&H). Le scandale financier révélé en août 2000 par le Wall Street Journal aura donc eu raison de l’éditeur. Accusations de malversations, comptes falsifiés, fondateurs arrêtés, la justice belge a préféré ne pas sauver la société. Selon le quotidien Standaart, les actifs devraient maintenant être mis aux enchères.Et la société ne manque pas d’attraits. L&H est présent sur toutes les technologies vocales (synthèse et dictée), comme dans la gestion des fichiers audio ou encore la traduction de documents. Son chiffre d’affaires est passé de moins de 8 millions de dollars en 1995, à près de 350 millions pour l’année fiscale 1999. Une croissance nourrie, il est vrai, par l’acquisition d’une vingtaine de sociétés. Ainsi, le rachat de l’Américain Dictaphone en mars 2000 avait été, à lui seul, l’occasion de doubler ses revenus. Pendant cette période faste du printemps 2000, L&H a aussi mis la main sur la dictée vocale de Dragon Systems et les solutions médicales de Fonix, qui fournit Siebel ou Tiscali en systèmes de reconnaissance vocale.
Actifs et technologies en vente
La mort de L&H entraîne la mise en vente de tout son parc technologique. Et cette grande braderie pourrait être l’occasion d’une belle revanche pour tous les acteurs de la technologie vocale ayant croisé L&H. Ainsi, d’après le Wall Street Journal, les créateurs de Dragon Systems ?” James et Janet Baker ?”, ou encore de Fonix seraient intéressés. Les concurrents aussi sont sur les rangs. On murmure qu’IBM, Critical Path et SpeechWorks, à qui L&H voulait vendre ses technologies de reconnaissance et de synthèse vocales, étudient également le dossier. Si lon en croit le Gartner Group, les excellentes technologies de L&H finiront bien par trouver un refuge.Quant à Dictaphone, il devrait être épargné. Créé à la fin du XIXe siècle par Graham Bell et plus sain que son propriétaire, il sera restructuré séparément.
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