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Lernout & Hauspie en faillite!

Quatre mois après l’article sanglant du Wall Street Journal, mettant en doute les résultats financiers de sa filiale coréenne, c’est tout l’univers de L&H qui s’écroule.

Hier, le spécialiste belge de la reconnaissance vocale s’est placé sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. En choisissant cette option radicale, L&H veut avant tout gagner du temps. En effet, en se déclarant en faillite, l’éditeur belge a désormais cinq ans pour mettre au point un plan de restructuration afin de redresser la barre.Autre avantage de cette situation, la société se met à l’abri d’éventuelles poursuites judiciaires que pourraient intenter des actionnaires ou des fournisseurs mécontents. Notamment celles du fonds d’investissement privé américains Stonington Partners et du groupe Deminor. Le premier avait déposé lundi une plainte avec dommages et intérêts, tandis que le second, qui représente près de 14 000 actionnaires minoritaires belges, avait demandé au procureur de la ville d’Ieper, où se trouve le siège de L&H, de placer la société sous la protection de la justice belge afin d’éviter la faillite.

La filiale coréenne est le bouc émissaire

Dans son communiqué, l’éditeur belge indique également qu’il est en discussion avec ses créanciers pour revoir le paiement de sa dette dont une première partie, qui se monte à 200 millions de dollars, est due en mars prochain.” Nous avons essayé sans succès de trouver un terrain d’accord avec les banques créancières [NDLR : pour renégocier le paiement de la dette]. Après une analyse de nos opérations internationales et de notre situation financière, nous avons conclu qu’il était nécessaire et plus prudent de nous placer sous le chapitre 11 afin de conserver et de reconstruire notre base de clients et notre technologie “, précise John Duerden, le PDG de la société.
Le conseiller légal de L&H a également confirmé que les soucis financiers rencontrés par la filiale coréenne sont les principaux facteurs à l’origine de la réorganisation forcée de l’éditeur.

Quatre mois de galère

En août dernier, un article dans le Wall Street Journal affirmait que l’éditeur avait communiqué de fausses informations relatives à la situation financière de sa filiale coréenne. Il s’en suivit une valse de départs, du PDG de l’époque pour commencer, Gaston Bastiens, suivi des deux fondateurs de l’entreprise. Le tout sur fond de résultats partiels d’un audit financier de l’entreprise, réalisé par PriceWaterhouseCoopers qui a levé le voile sur des irrégularités comptables, et qui amènera L&H à revoir ses déclarations financières de ces trois dernières années.Dans un même temps, les places de marché du Nasdaq et de l’Easdaq ont interrompu la cotation des actions de l’entreprise jusqu’à la fin de l’audit. Enfin, mercredi dernier le fond d’investissement FLV Fund, étroitement lié à L&H, a indiqué que 30 millions de dollars ont été détournés par le responsable de la filiale coréenne de L&H.

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Jean-Baptiste Su, de San Jose (Californie)