“Les utilisateurs sont seuls juges de la réussite d’un système informatique. Il peut s’agir d’un petit bijou sur le plan technique. S’ils ne se l’approprient pas, le projet tourne au fiasco.” Après dix ans de métier, Gilles Rouquet, responsable du pôle ergonomie chez l’intégrateur-éditeur Acamaya, se veut missionnaire. “La profession d’ergonome se démocratise, mais elle reste méconnue. Notre capacité à optimiser la partie cinématique ?”c’est-à-dire l’enchaînement dynamique d’une application ?” est, par exemple, sous-exploitée.”Sites web, intranets, annuaires d’entreprise, applications métier, communication mobile (assistants personnels, GSM), systèmes embarqués dans l’automobile… Gilles Rouquet intervient sur un grand nombre de projets. Sa mission consiste à améliorer les interactions cognitives entre un système et ses utilisateurs. Ses clients sont Axa, Renault, France Télécom ou EDF. Pour la conduite des entretiens utilisateurs, Gilles Rouquet se sert non seulement d’enregistrements audio pour l’analyse mot à mot, mais aussi d’un banc d’observation vidéo. Après coup, la séquence est visualisée et commentée avec l’utilisateur. “Il s’agit de ne pas l’interrompre ou de provoquer ses réponses.” Ses interviews conditionneront la suite des événements : définition des spécifications, montage des maquettes préliminaires, scénarisation interactive…
Des bases de programmation et des langages nécessaires
Exigeant, le métier requiert des qualités évidentes de pédagogie et de diplomatie. Des développeurs et des graphistes se sont vite accolé l’étiquette ergonome. Gilles Rouquet, lui, revendique son parcours. Maîtrise en psychologie, puis DESS en ergonomie. “Revêtir la double casquette développeur-ergonome nuit à l’interprétation objective du point de vue de l’utilisateur.” Ce qui ne l’empêche pas de maîtriser les bases de la programmation, et des langages. “Sans ces notions, un ingénieur peut vite noyer le poisson et évoquer des problèmes techniques pour ne pas effectuer telle amélioration.” Le rôle particulier de l’ergonome le conduit parfois à être confronté à des conflits internes entre services concurrents. “Je n’ai pas à arbitrer, mais à jouer mon rôle de conseil, de facilitateur.” Cette ouverture d’esprit peut le faire évoluer vers la maîtrise d’ouvrage ou un poste de responsable produits.
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