La télévision sur ADSL, les grilles de calcul, la visioconférence sur IP et la téléphonie mobile 3G constituent quelques-uns des services qui décupleront le trafic dans les c?”urs de réseau IP. Si, aujourd’hui, la puissance
des équipements qui y sont installés se mesure en centaines de gigabits par seconde, le passage aux térabits par seconde va rapidement devenir nécessaire.D’où l’arrivée d’une nouvelle génération de matériels et de jeunes acteurs, tel Chiaro. Son fer de lance se nomme Enstara ; ce routeur offre une bande passante de 6,3 Tbit/s, soit à peine plus que le TRS
d’Avici (5,6 Tbit/s). Chiaro veut répondre à la nouvelle architecture des réseaux d’opérateurs.Jusqu’à présent, à la périphérie du c?”ur de réseau se situaient les routeurs de services et d’agrégation. Le besoin en capacité toujours croissant et la nécessaire redondance des équipements pour renforcer la
sécurité obligent à multiplier les routeurs dans les points de présence des opérateurs. Du coup, ‘ 70 % des ports sont utilisés pour les interconnexions ‘, estime Carey Parker, vice-président
Product Management & Marketing de Chiaro.
L’Enstara, modulaire et sûr, mais encombrant
Le constructeur a donc conçu l’Enstara pour remplacer cette multitude de routeurs par un matériel unique. D’où, pour les opérateurs, des gains d’investissement pouvant s’élever jusqu’à 60 %,
affirme Carey Parker. L’architecture est modulaire : l’exploitant peut commencer avec une baie (400 Gbit/s) et aller jusqu’à huit baies connectées entre elles via une matrice optique.De plus, l’Enstara doit offrir une sécurité maximum : d’où la mise en ?”uvre du mécanisme Star (Stateful Assured Routing), conçu pour éviter la propagation des fautes dans le réseau. ‘ Un
routeur offrant une disponibilité de 99,999 % est plus sûr que deux routeurs à 99,9 % ‘, souligne Carey Parker.Enfin, l’Enstara peut être découpé en partitions logiques, traitant chacune une fonction différente ?” ATM, réseau privé virtuel, agrégation, etc. Ces partitions étant connectées entre elles, les ports sur les cartes
de ligne ne sont pas mobilisés.Cependant, le cabinet Current Analysis relève des faiblesses, comme une densité des ports assez faible. Conséquence : la bande passante par baie s’avère relativement faible, et l’Enstara se révèle plutôt encombrant.
Or, dans les centraux, le mètre carré coûte cher. Mais Chiaro fait le pari que les gains d’investissement feront pencher la balance de son côté.Cependant, les jeunes loups comme Chiaro, Procket ou Caspian pourraient avoir la vie dure avec la dernière annonce de l’acteur dominant du secteur, Cisco. Ce dernier avait vu ses parts de marché s’éroder, passant de
90 % au milieu des années quatre-vingt-dix à 71 % en 2003 ?” notamment au profit de Juniper, qui en a conquis 26 %. L’arrivée du CRS-1 (Carrier Routing System) pourrait inverser la tendance, pronostique Current
Analysis, qui le qualifie de machine ‘ révolutionnaire ‘.
Cisco comble son retard technologique face à Juniper
Sa bande passante de 92 Tbit/s est quinze fois supérieure à celle de son concurrent, Avici. Sur les cartes de lignes, le SPP (Silicon Packet Processor), fabriqué par IBM, exécute 47 milliards d’instructions par seconde.
Premier routeur à accueillir des cartes d’interface à 40 Gbit/s (STM-256), le CRS-1 n’est toutefois pas un GSR, le haut de gamme actuel, survitaminé ; il s’agit d’un nouveau système.Le traditionnel système d’exploitation
IOS laisse la place à l’IOS XR, doté d’une nouvelle architecture logicielle modulaire pour renforcer la sécurité de fonctionnement. Comme dans l’Enstara, une
matrice optique sert à raccorder plusieurs baies ?” jusqu’à 72 ?”, pouvant être distantes de 200 m.Cisco rattrape son retard technologique face à Avici, et surtout à Juniper, son rival le plus direct. Ce dernier devra mettre les bouchées doubles pour faire évoluer son
T640, qui devrait être doté d’une matrice centrale pour raccorder plusieurs baies afin d’en multiplier la capacité.
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