Quelle est votre appréciation de l’actualité boursière ? Il n’y a pas de claire perspective d’amélioration en vue. D’après les bénéfices des sociétés, nous sommes encore en phase baissière du ” U “. Il faut bien voir que, en mars 2000, nous étions encore sur une pré- vision de croissance annuelle des bénéfices de 18 % par an, qui est tombée à 15 % en début d’année et, aujourd’hui, à 12 % . Or le rythme normal, sur dix ans, se situe entre 9 et 11 %. On peut envisager une prime liée à l’Europe, et aux nouvelles technologies, mais les marchés ont be-soin d’un point bas pour repartir. Cela dit, le fait que les TMT (Technologies, médias et télécoms) aient un tel impact montre bien à quel point les mondes boursiers et industriels sont attachés à cet univers. Sur le moyen terme, ce secteur-là ne peut pas ne pas surperformer le marché.La stratégie du fonds de gestion que vous gérez est-elle remise en cause ? Non, nous restons sur notre ligne : investir dans des leaders et des acteurs stratégiques dans le domaine des nouvelles technologies européennes. D’un point de vue tactique, toutefois, des ajustements ont été effectués, notamment avec une incursion dans les valeurs médias, et les sociétés de services. Vivendi, Atos, ont ainsi été intégrées à notre fonds Europe Techno Media. Mais notre fonds de portefeuille reste le même. Nous visons le moyen-long terme, et le fait que des sociétés européennes soient devenues des leaders mondiaux (comme Nokia ou ST Microelectronics) nous confirme dans notre stratégie. Par ailleurs, il n’y a pas de panique parmi les détenteurs de parts, on ne constate pas de demande de sortie. C’est pourquoi, nous continuons à renforcer nos positions.Quels sont, dans ce contexte, vos zones géographiques et vos valeurs préférées ? En termes géographiques, nous privilégions la France et les Pays-Bas. L’Allemagne nous semble moins porteuse, le Neuer Markt restant trop instable, et les Britanniques ont favorisé les industries classiques et les services, même si Vodafone a sa place dans le portefeuille. Nous nous intéressons donc aux grands acteurs européens de ces deux marchés, les ASM Lithography, Soitec, Altran ou les Business Objects. Et puis, aussi, nous regardons, de façon plus op-portuniste,les valeurs très décotées. Il y a des valeurs moyennes, de qualité, qui capitalisent moins que leur cash, et des titres qui sont bon marché par rapport à leurs fonds propres, comme Philips. Quel peut être selon vous le déclencheur d’une vraie reprise ? Nous sommes dans une crise de l’investissement : une élimination des stocks est un préalable à la stabilisation. Mais pour moi, c’est l’innovation technologique qui permettra de repartir vraiment. Cela viendra-t-il de la X-box, des DVD enregistrables, de l’emploi des semi-conducteurs dans l’automobile ? Cela viendra-t-il du développement conjoint de tout cela ou bien de nouvelles innovations ? Il est délicat de planifier la création technologique, mais c’est un facteur déterminant des gains de productivité.
(*) Pour LCF (La Compagnie Financière Edmond de Rotschild), Léonard Cohen pilote notamment le produit TMT Europe Techno Media. Classé deuxième de sa catégorie (sur 12 Sicav), Europe Techno Media a néanmoins perdu 50,6 % de sa valeur entre le 30 mai 2000 et le 29 mai 2001. Dans ce portefeuille : ASML, Logitech, Vodafone, Pearson, Alcatel, Vivendi Universal, Nokia…
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.