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L’entreprise étendue, enjeu des PME

Du tissu dense de PME industrielles émergent des projets d’extranets interentreprises adaptés aux petites structures.

La première région industrielle de France se caractérise par un fort maillage de petites et moyennes entreprises, avec seulement 148 entités dépassant les 500 salariés sur les 272 360 établissements recensés par l’Insee en 1998. Dans une ambiance de reprise “frémissante “, les PME/PMI rhônalpines se distinguent en entrant de manière raisonnée dans l’ère de l’économie connectée avec des projets d’extranet situés dans une fourchette d’investissement de 30 000 à 150 000 euros.Dans cette région, la notion d’entreprise étendue prend ainsi tout son sens avec la présence d’une kyrielle de sous-traitants et de fournisseurs de grosses entreprises des secteurs de l’automobile, du textile et de la chimie. C’est le cas, par exemple, de GMR, distributeur de robinetterie industrielle, qui vient d’ouvrir le catalogue de ses produits en ligne sous l’impulsion de ses gros clients. Cette PME lyonnaise de 65 personnes est entrée dans le monde du B to B avec un projet réalisé en trois mois, qui permet à Microsoft de décrocher en Rhône-Alpes, avec l’aide de Cap Gemini Ernst & Young (CGE&Y), la première référence française de l’offre baptisée “supplier enablement”. Il s’agit d’un ensemble de logiciels destinés à simplifier les échanges interentreprises via internet. Cette démarche a été suivie par le transporteur Norbert Dentressangle, implanté dans la Drôme. Ou encore ?” cette fois sous l’égide de l’antenne lyonnaise de la SSII Micropole-Univers ?” le Groupe Mazet, transporteur originaire de l’Ardèche, qui vient de lancer le suivi de ses colis par extranet.Mais l’heure n’est pas au lancement de projets d’ingénierie informatique de grande taille. “Il existe peu de projets informatiques spectaculaires, constate Jean-Luc Grobert, président de l’Association pour le développement de l’informatique en région Rhône-Alpes (Adira). Les entreprises de la région sont peu sensibles à la médiatisation des technologies. Leurs processus de décision sont longs. Et le nouveau système installé doit tourner durant quatre à cinq ans.”La taille réduite des projets contraint ainsi les grandes SSII à s’adapter. “Nous devons ajuster nos offres de services à une demande de segmentation des projets, lancés à petits pas et rapidement mis en ?”uvre “, souligne Pierre Fournier, directeur régional de CGE&Y en Rhône-Alpes-Auvergne. Exemple : la mise en place de SAP en dix mois environ chez Chiron-Moulins de Savoie, un fabricant de pâtes et semoule de Chambéry, employant 180 salariés.

Quelques gros chantiers “structurants”

Il semble néanmoins que quelques projets d’envergure, aux budgets supérieurs à 2 millions d’euros, redémarrent. “Hormis le non-renouvellement de gros contrats avec HP, grand donneur d’ordres de la région, nous fonctionnons au rythme de l’année 2000 “, remarque Jacques Altschul, directeur général du Groupe Focal. Cette SSII originaire de la capitale des Gaules s’occupe, par exemple, pour le compte de Lyon, de la création de nouvelles applications liées à la gestion des parcs automobiles et des écoles, ou encore d’un projet de gestion de la relation client à la caisse de retraite Apicil Agira et de la mise en ?”uvre du progiciel d’entreprise J.D. Edwards chez Vilmorin Clause et Cie, le grainetier situé dans la Drôme.De son côté, CGE&Y a été choisi pour aider à l’implémentation de SAP dans les 17 entreprises mondiales du Groupe Rhodia, grand chimiste originaire de la région, et à la migration des systèmes des entités régionales de la Caisse d’Epargne et du Crédit Agricole.

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Sophie Maréchal