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L’enthousiasme de Microsoft pour .Net en question

L’éditeur voudrait que tout le monde porte ses applications sur son dernier langage et son dernier environnement. Mais il n’applique pas ce principe à lui-même…

‘ Développez en .Net qu’ils disaient ! Maintenant, c’est faites ce que je dis, pas ce que je fais. ‘ Richard Grimes est amer. L’expert indépendant a
décortiqué l’usage de .Net et du code géré (managed code) dans les différentes éditions de Windows Vista. Et ses conclusions sont sans appel : entre la première version bêta du système, livrée en 2003, lors
de la Professional Developer Conference, et la dernière, livrée en février, Microsoft a fortement modéré son usage de .Net pour se concentrer sur le code natif. Plus aucun service n’est mis en ?”uvre en .Net. Idem pour
l’explorateur Windows (le shell), qui n’est plus basé sur le moteur .Net.Des conclusions qui ont semé le trouble et provoqué pas mal de débats chez les développeurs. Microsoft fait l’apologie de .Net, poussant à basculer vers le code géré dans Vista. Mais, au final, lui préfère le code
natif C++. Se désintéresserait-il de .Net ? Pourquoi n’a-t-il pas réécrit Explorer, Write ou Paint en code géré ? Il y a cinq ans, quand Apple a fait sa révolution Mac OS X, il a montré l’exemple et
réécrit le Finder avec la nouvelle API Cocoa pour pousser les développeurs à abandonner plus vite les anciennes API Carbon. De même, ses applications iPhoto, iTunes ou iMovie sont toutes écrites en Cocoa. Microsoft a toujours voulu que les
développeurs portent leurs applications sur son dernier langage et sur son dernier environnement. Pourquoi n’en fait-il pas autant ?

Un arbitrage, pas un désinvestissement

Pour comprendre, il convient de rappeler les changements intervenus dans le carnet de route de Longhorn avant qu’il ne soit rebaptisé Windows Vista. En 2003, en effet, Microsoft semblait très engagé à utiliser au
maximum .Net dans son système. A l’époque, quasiment toutes les couches supérieures devaient être réécrites en code géré pour accroître la sécurité et s’appuyer sur les nouvelles API WinFX, et donc sur la CLR. En revanche, il
n’a jamais été question de réécrire complètement le système en .Net. Cela fait l’objet d’un projet différent, Singularity, pour lequel les chercheurs ont développé un système d’exploitation entièrement en code
géré.Mais Vista a pris du retard. La première version de .Net n’était pas tout à fait stable. La version 2.0, elle, s’est longtemps laissé désirer. Il aurait été irresponsable de fonder son développement sur une
plate-forme elle-même en développement. A cela se sont ajoutés des problèmes de performances de l’environnement .Net sur le poste client, et des difficultés de gestion des modules .Net 1.1 et 2.0 dans un même processus. Il a
fallu trancher pour, finalement, se concentrer sur le code natif.Mais, pour Microsoft, cet arbitrage ne signifie en rien un désinvestissement dans .Net (lire l’encadré). Pour preuve, des programmes comme Visual Studio 2005, SQL Server 2005 ou BizTalk Server contiennent
plusieurs millions de lignes de code géré.Alors, autant rester philosophe. La valeur d’un outil n’est peut-être pas fonction de l’usage qu’en fait son fabricant, mais plutôt de ce qu’il est possible de faire
avec…

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Anicet Mbida