Selon une récente enquête menée par Markess International, à peine 10 % des projets TIC (technologies de l’information et de la communication) de l’Administration font aujourd’hui l’objet d’une
mutualisation. Soit une trentaine de projets sur trois cent trente-cinq chantiers recensés.‘ Il est normal que ce chiffre soit encore modeste. En effet, ce processus de mutualisation, destiné à générer des économies dans un contexte de restriction budgétaire, n’a été officiellement lancé
qu’en février dernier par le Premier ministre, dans le cadre du programme gouvernemental Adele 2004-2007. Auparavant, ce processus ne répondait pas à une démarche systématique ‘, rappelle Jacques Sauret, directeur de
l’Agence pour le développement de l’administration électronique (Adae).Parmi les projets en cours, participant déjà de cette démarche, figurent notamment l’intranet interministériel
Ader, les grands chantiers de la sphère sociale (Sesam-Vitale ou Net-Entreprises), les grands programmes de Bercy (Copernic ou
Accord), ainsi que les premières initiatives de syndication de contenu entre l’Etat et les collectivités locales.
Tous les projets ne feront pas l’objet d’une mutualisation
Toutefois, même si, pour chaque investissement informatique, les administrations doivent désormais se demander si l’outil qu’elles veulent développer ou paramétrer n’existe pas déjà, ‘ bon
nombre de chantiers très orientés métier et n’impliquant qu’un ministère comme, par exemple, la gestion des aides agricoles ou celle des voies fluviales, n’ont pas vocation à entrer dans le processus de
mutualisation ‘, explique Jacques Sauret. Pour animer ces projets, l’Adae procède actuellement à un ‘ renforcement significatif ‘ de ses équipes.Ainsi, des chefs de projet seront chargés d’accompagner le lancement des services, et des experts assureront le suivi des projets interadministrations. ‘ Globalement, il faut que l’on apprenne à
travailler ensemble, ce qui n’est pas naturel, indique Jacques Sauret. Mais la contrainte budgétaire pousse les ministères à mutualiser ce type de dépenses. ‘
Un noyau commun pour le système d’information des RH
Comme le souligne Emmanuelle Olivié-Paul, associée chez Markess International, ‘ l’un des grands domaines applicatifs privilégiés de cette mutualisation concerne la gestion des ressources humaines, en
prévision des nombreux départs à la retraite ‘. Et Jacques Sauret de préciser : ‘ Même si chaque ministère a un projet ressources humaines (RH) répondant à ses besoins, le futur système
d’information des RH reposera sur un noyau commun. ‘ Depuis un an, des groupes de travail se réunissent pour le définir et le réaliser.Parmi les chantiers qui aboutiront dans les prochains mois, le service unique de changement d’adresse devrait entrer dans la phase d’expérimentation en début 2005. La
dématérialisation des marchés publics, quant à elle, devra être opérationnelle le 1er janvier 2005. L’objectif consistant à mettre en place une plate-forme
unique pour que l’Administration d’Etat (hors Défense) puisse réceptionner toute offre à partir de cette date. L’Adae travaille également sur la voix et la téléphonie sur IP pour les liaisons interadministrations, afin
d’élaborer un plan d’action.Par ailleurs, l’étude de la carte destinée à sécuriser l’accès au portail de l’agent public est lancée. Sa mise en service sera étagée à partir de 2005. En élevant, en outre, les négociations avec des éditeurs
bureautiques comme Microsoft au niveau interministériel, l’Adae disposera d’arguments supplémentaires dans la négociation du prix des licences logicielles. ‘ La dynamique est engagée, indique
Emmanuelle Olivié-Paul. Cependant, l’accélération du mouvement dépendra de divers facteurs tels que les budgets, la levée de réticences internes et la réglementation. ‘
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.