Un petit match en 6 manches entre deux jouteurs de la même catégorie, ça vous dit ? À quelques semaines d’écart, Lenovo et Acer nous ont fait parvenir leurs derniers PC portables pour joueur à prix contenu. Tous les deux évoluent dans les mêmes eaux : moins de 1200 euros sur l’étiquette. Comptez 999 euros pour le Legion 5 et 1199 euros pour le Nitro 5.
Tous deux ont exactement la même diagonale d’écran de 15,6 pouces, dont la dalle est mate et affiche du Full HD. Ces deux machines turbinent au processeur AMD Ryzen 4800H et ils ont la même capacité de SSD, de 512 Go. Ce qui les différencie, à part le prix ? Si l’on se fie à leur fiche technique respective, c’est simple, Acer semble prendre l’avantage :
- La carte graphique est une GeForce GTX 1650 sur le Lenovo alors que le Nitro 5 lui, embarque une GTX 1650 Ti, plus puissante
- La mémoire est deux fois plus importante sur la machine Acer, avec 16 Go de mémoire DDR4 à disposition
- L’écran est rafraîchi à 120 Hz sur le Legion contre 144 Hz sur l’Acer,
- Le Lenovo est 200 grammes plus lourd que l’Acer (2,3 contre 2,1 kg) et plus épais de 0,4 cm (3,26 contre 2,86 cm),
- La connectique du Legion est légèrement plus étoffée que celle de l’Acer.
Mais une fois sortis de leur carton, ces deux-là se distinguent par bien d’autres aspects et pour cela, le test est est un passage obligatoire.
La finition et l’esthétique : avantage Lenovo
- Le boîtier :
Lors de notre test du Legion 5 de Lenovo, nous n’avions pas trouvé grand-chose à redire sur la qualité de la finition de la machine. Très discret, le boîtier était robuste, l’alliage de magnésium, réussi et inspirant confiance. Le plastique n’était pas trop présent et, en plus, il était de très bonne facture. La couleur grise anthracite ? On a eu un faible pour elle : cette teinte lui donne des airs de machine sérieuse qui cache bien son jeu.
Chez Acer, c’est tout le contraire. Le boîtier ne passe pas inaperçu, avec ses angles assez saillants, ses lignes anguleuses et ses différents effets de revêtements.
Pour l’alliage métallique, on repassera. Il n’y a que la partie centrale du dos de l’écran qui y a le droit. Le reste joue dans la catégorie plastique. Avec des morceaux rouges par endroit et pas forcément très… fins.
Appuyez un peu sur les reposes-paumes du Legion 5, rien ne bouge. Faites de même sur l’Acer, là, le plateau réagit et s’enfonce un peu. C’est un peu mou, ça craque même. Pas très rassurant.
- Le design de l’écran
Déployez les deux écrans, et là aussi, c’est le jour et la nuit. La dalle du Nitro 5 possède des bords un peu plus épais que ceux du Legion 5 de Lenovo et on le remarque bien sur la partie supérieure.
La charnière Acer est grosse, bien visible et peu esthétique, celle du Lenovo est cachée derrière l’écran puisque ce dernier n’est pas à flan de boîtier mais avancé de quelques centimètres.
- Le clavier et le touchpad
Côté clavier, le Legion marque encore des points. Il est bien plus agréable à parcourir que celui du Nitro 5 qui, à l’image des reposes-paumes, est un peu mous.
Les touches sont toutefois bien plus silencieuses sur la machine Acer. On ne les entend presque pas lorsqu’on pianote pendant des heures. En outre, on y distingue bien mieux les touches ZQSD que sur le Legion. Tout comme les touches directionnelles, elles profitent d’une sérigraphie particulière.
Puisqu’on parle des touches directionnelles, elles sont mieux mises en avant sur le Legion car légèrement désolidarisées du reste (voir photo ci-dessous).
Acer prend le parti du rétroéclairage uni rouge, alors que Lenovo, lui misait sur un blanc un peu plus passe-partout et moins agressif. Là, c’est affaire de goût mais et d’harmonie avec le contenant. On ne se prononcera pas.
On finit par le touchpad, dont on ne sert que rarement sur une machine de jeu. Il est correct sur le Legion et n’est pas au niveau côté Nitro. Il est trop mou (oui, encore) et l’avoir délimité par un liseré rouge n’était peut-être pas indispensable…
Agencement de la connectique : avantage Lenovo
C’est le Legion qui s’impose. Les prises sont majoritairement présentes à l’arrière. Il y en a peu sur les côtés… notamment ce que les joueurs recherchent lorsqu’ils utilisent leur machine à la maison pour jouer sans avoir à batailler avec les câbles.
Chez Acer, c’est l’inverse, il n’y a que la prise d’alimentation qui se trouve à l’arrière. Toutes les autres sont sur les côtés. Et, là, nous sommes obligés de sortir un carton de la même couleur que le rétroéclairage du clavier du Nitro.
Pourquoi avoir positionné la sortie vidéo HDMI, la prises USB Type-C et une prise USB classique à droite ? Là où la souris de gaming va venir cavaler et risquer de venir heurter les éventuels câbles branchés là.
Sur l’autre côté, deux prises USB 3 plein format sont présentes, tout comme le connecteur jack pour le casque micro analogique. On notera enfin que si l’Acer Nitro 5 ne propose que 3 prises USB plein format, le Legion, lui, en offre 4.
Du côté des connexions sans-fil, les deux compères sont à égalité : Wi-Fi 6 et Bluetooth 5.0 sont au rendez-vous.
À lire aussi – USB : on vous explique ce que peuvent vous offrir les prises de vos PC actuels et à venir
Qualité et confort d’affichage : avantage Acer
Acer et Lenovo ont une chose en commun : ils ne sont pas allés chercher leur meilleure dalle Full HD pour équiper ces deux machines.
- Le Legion 5 offre une luminosité maximale moyenne de 258 cd/m2, avec une pointe à 282 cd/m2 au centre. Nous avons remarqué une grosse fuite de lumière en bas à droite de l’écran, de fait le taux de contraste prend du plomb dans l’aile mais parvient à se maintenir à 1291:1 et limite la casse. L’homogénéité est correcte avec un indice de 0,032.
- Le Nitro 5 d’Acer lui, monte à 240 cd/m2 en moyenne maximale, avec un pic à 255 cd/m2 au centre de la dalle. C’est la pire mesure que nous ayons faite ces 6 derniers mois sur un PC portable gaming.
Il n’y a toutefois pas de fuite de lumière sur la dalle. Ni de clouding, c’est bien. Le taux de contraste atteint presque les 1400:1, ça aussi, c’est bien, mais peu étonnant vu la faible intensité émise par le rétroéclairage. L’homogénéité est, enfin, de 0,016. C’est excellent.
Passons à la justesse des couleurs maintenant. En la matière, c’est à qui sera le plus faux. Le Nitro 5 parvient à battre le Legion 5 d’une bonne tête.
Le Delta E de l’Acer est à 5,62 et celui du Lenovo, à 4. Pile. C’est « très mauvais » pour le premier et « mauvais », pour le second.
- Sur le Legion 5, les gris sont gris, c’est bien. En revanche, les bleus sont excessivement faux et bouchés. La température des couleurs reste aux environs des 6500K.
- Sur le Nitro 5, les gris sont bleutés. Toutes les teintes de bleues, justement, occupent beaucoup l’espace. Les autres couleurs sont, aussi, fausses. La température de la dalle est à plus de 7600K ce qui aggrave son cas.
- Enfin, dans un cas comme dans l’autre, l’espace colorimétrique sRGB n’est jamais couvert à 100%, c’est bouché dans tous les coins ; le Legion arrive toutefois à couvrir un peu plus de surface que le Nitro.
Reste enfin le facteur vitesse de rafraîchissement, très important pour le jeu vidéo. Là, le Nitro 5 affiche 144 Hz et le Legion 5, seulement 120 Hz. Ce sont 24 Hz qui pourront faire la différence aux yeux de beaucoup de joueurs et qui permettent à Acer d’inscrire son premier point au tableau des scores. Mais de justesse.
Performances globales et en jeu : avantage Acer
Avec deux fois plus de mémoire et une carte graphique plus musclée que celle de son adversaire, l’Acer Nitro 5 parvient à s’imposer dans tous nos tests analytiques et pratiques. Mais pas toujours de manière nette ou avec plusieurs longueurs d’avance.
Par exemple, dans PC Mark 10, les indices des tests Global, Digital Creation et Productivity tiennent dans un mouchoir de poche avec des écarts de l’ordre de 4 à 6% en faveur de la machine Acer. Le score Essentials est déjà plus en faveur de l’Acer.
Dans les tests analytiques 3D (3D Mark, Unigine Heaven et Superposition), même lorsque le GPU Nvidia – pourtant plus costaud sur le Nitro 5 que sur le Legion 5 – est sollicité, les écarts entre les scores et les indices ne sont pas flagrants.
Il faut lancer des jeux pour constater les premières envolées du Nitro par rapport au Legion. Mais si vous vous attendez à des écarts bien marqués. Vous allez être déçus.
- Les jeux oldies, rétro, AA et eSport :
Dans notre bon vieux Dirt 3, incarnant les oldies but goldies 3D voire même certains jeux e-Sport dont le moteur 3D n’est pas trop exigeant, le Nitro 5 atteint presque 175,5 ips à fond alors que le Legion 5, lui, reste à 147 fps.
Autant dire que pour faire tourner Counter-Strike : GO, DoTA 2, LoL, Rocket Leage ou encore Fortnite et Rainbow 6 Siege, ça va aller. Vous aurez toutefois des ajustements à faire dans les options graphiques avancées. Notamment sur les effets graphiques comme les ombres et les reflets. Il faut les dégrader ou les supprimer totalement pour regagner quelques précieuses images par seconde.
- Les nouveaux jeux e-Sport et les AAA
Sur The Division, en Ultra, le Nitro 5 fait 10% de mieux que le Legion 5. Dit comme ça, ça en jette mais, en fait, tous deux ne parviennent pas à atteindre les 50 images par seconde en moyenne.
Pour repasser au-dessus du palier des 60 images par seconde sur la machine Acer, il faut passer le curseur des détails sur High contre Medium sur le Lenovo.
Dans Rise of the Tomb Raider, exécuté à fond et en DirectX 12, on obtient là encore 10% de performances en plus sur la machine Acer. En clair, on est à 57,8 ips contre 62,12 ips. Autant vous dire que vous ne ressentirez pas franchement la différence.
En clair, dans les derniers titres du moment, vous aurez du mal à jouer à plus de 60 ips si vous ne faites pas des concessions sur le niveau des graphismes. Et ce qui s’applique aux AAA (Assassin’s Creed, Cyberpunk 2077, Call of, etc.) s’applique aussi à des titres comme Valorant, Hyper Scape, Overwatch ou même PUBG qui peuvent vite devenir des gouffres à ressources matérielles.
Consommation, bruit, chauffe, autonomie et throttling : Lenovo s’impose
Avant de conclure par l’évolutivité, passage obligatoire par le sonomètre, le pistolet thermique et le watt mètre. Sans oublier, les tests d’autonomie et l’analyse des comportements des composants lorsqu’on les stresse beaucoup. On commence d’ailleurs par cette dernière épreuve.
- Throttling et Turbo : avantage Lenovo
On commence d’ailleurs par là, tiens. Le throtling. Bon point, il ne s’invite dans aucune des deux machines au point de faire passer la fréquence du CPU AMD en dessous de sa vitesse nominale, c’est-à-dire 2,9 GHz. Toutefois, le comportement des fréquences est beaucoup plus linéaire sur le Legion qui parvient à rester à d’assez haut niveau de Turbo.
Le Nitro 5, lui, fait varier ses fréquences beaucoup plus pour éviter de réduire considérablement la voilure et de plafonner à sa vitesse de base.
- Chauffe : avantage Lenovo
Le mercure grimpe jusqu’à 46,3°C sous l’Acer au niveau des grilles d’aération et jusqu’à 48,3°C en face avant. Les reposes-paumes restent à bonne température, entre 23,4 et 28,1°C.
Sous le Legion, nous avons relevé un maximum de 43,1°C en dessous, et de 45,9°C sur le plateau supérieur. Les reposes-mains sont un peu plus chauds que ceux du Nitro : la température est comprise entre 28,7 et 32,1°C.
On notera toutefois que l’amplitude entre la température de la pièce et celle relevée au maximum sur les deux machines, pourrait faire pencher la balance en faveur du Lenovo, avec seulement 16,8°C d’écart contre presque 25°C pour l’Acer.
- Bruit : avantage Lenovo
Le Nitro 5 ne sait pas faire profil bas lorsqu’il joue. Il est obligé d’en avertir toute la maison. Sa ventilation peut occasionner jusqu’à 47 dB. C’est assourdissant et désagréable.
Le Lenovo Legion 5, lui, fait grimper le sonomètre à 43,1 dB maximum.
- Consommation : avantage Acer
Le Lenovo Legion 5 consomme : 136 watts à pleine charge alors que l’Acer Nitro 5, lui, n’a besoin que de 126 watts dans les mêmes conditions de test. Rien d’étonnant puisque, comme nous le disions plus haut, le mode Turbo est activé bien plus facilement et à plus haute fréquence sur la machine Lenovo que sur la machine Acer.
- Autonomie et recharge batterie : avantage Lenovo
En autonomie polyvalente, l’Acer Nitro 5 tient presque 5 heures alors que le Legion 5, lui, dépasse 8 heures.
En autonomie vidéo, le Nitro dépasse à peine les 4 heures. Le Legion 5 lui met 2 h 25 dans la vue, avec presque 6 heures 30 à son actif.
Pour recharger la batterie à 50%, le Lenovo ne met que 39 minutes alors que l’Acer lui, a besoin d’une heure. Le plein se fait en 1 h 31 sur le Legion et en plus de deux heures sur le Nitro.
Evolutivité : avantage Acer
Faire évoluer le stockage sur les deux machines est tout à fait possible.
- Stockage :
Le Legion propose un emplacement pour un SSD M.2 supplémentaire. L’Acer Nitro 5 aussi.
La machine Acer fait toutefois mieux que sa concurrente. Il y a la place pour disque dur ou un SSD au format 2,5 pouces accessible en enlevant l’arrière de la machine. Et le constructeur fournit même de quoi le monter (une petite nappe et une vis).
- Mémoire :
Les barrettes mémoires sont bien visibles sur le Nitro 5, impossible de se tromper. Vous tomberez dessus à peine la coque arrière dévissée.
Sur le Legion 5, il faut ôter un compartiment métallique pour avoir accès aux modules mémoire et pouvoir les changer. Une manière de les isoler du reste des composants et de la chaleur… mais qui laisse penser, de prime abord, que les modules sont inaccessibles.
Dans les deux cas, sachez que vous avez deux emplacements à disposition et que le Ryzen 7 d’AMD est plus sensible à la fréquence des modules qu’à la quantité que vous lui donnez. Gardez-le en tête si vous souhaitez passer de 8 à 16 Go sur le Legion ou deux 16 à 32 sur le Nitro, il faut de la DDR4 qui arrache le bitume.
- CPU et GPU :
Rien n’est possible ici, comme sur tous les PC portables, malheureusement
- Ventilation :
Vous ne pourrez pas changer les ventilateurs facilement. Aussi, pensez les nettoyer régulièrement pour éviter que la poussière ne s’y accumule et que l’efficacité des pâles s’amenuise.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.