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L’emploi sur internet devient une affaire de spécialistes

Le recrutement en ligne tend à s’organiser par secteur, métier ou zone géographique. Il s’agit pour les sites de coller au mieux aux besoins des candidats et des employeurs.

Les sites d’emplois spécialisés ? C’est le syndrome des grandes surfaces, explique Olivier Courtois, directeur général de Robopost.com, spécialiste du multi-postage de curriculum vitæ. Ces dernières sont tellement gigantesques que le client ne sait plus où acheter ses produits. Il préfère alors retourner dans la petite épicerie de quartier pour être sûr de trouver exactement ce qu’il recherche. “De la même manière, les recruteurs sont las de poster leurs annonces sur des sites généralistes qui sont autant de fourre-tout (on en dénombre plus de 400) et se tournent de plus en plus vers des sites spécialisés, capables de leur ouvrir un vivier de candidats plus ciblés à moindre coût.Un phénomène en plein boom aux États-Unis, où la concentration des job boards (sites d’emplois) ?” avec, par exemple, la frénésie d’acquisitions de Monster qui vient de racheter son concurrent américain Hotjobs ?” n’empêche en rien les créations de sites de niches, qui se multiplient à vive allure.

Le bon profil, et vite

Les accros de la mode ont ainsi leur site de recrutement, Fashion-job.com, tout comme ceux du show business, Jobsinthebiz.com ! Même les grands acteurs du recrutement en ligne s’y mettent. Monster a créé Chiefmonster.com, un site réservé aux cadres dirigeants.Côté français, le métamoteur de recherche Keljob a déjà répertorié près de 800 sites spécialisés par métiers, secteur, zone géographique ou encore expérience. Si le secteur des hautes technologies draine le plus grand nombre d’offres d’emploi sur la toile, d’autres sites spécialisés, plus inattendus, voient le jour. Comme le web créé en partenariat avec l’ANPE (Agence nationale pour l’emploi) et la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) pour les pilotes et les employeurs de l’aviation (http://emploi-aviation.anpe.fr/ anpe0dgac) !Ces sites spécialisés constituent une véritable aubaine pour les recruteurs. À en croire Claude Levy, fondateur du site Les villages emploi (LVE.fr), dédié aux métiers de la vente, du marketing et du management, “ l’objectif pour une entreprise n’est pas de récolter 100 curriculums mais plutôt de trouver le plus vite possible le bon profil “.Aussi tient-il à préciser : ” Notre volume d’offres est plus réduit ?” 11 000 CV ciblés ?” mais leur taux de visibilité est meilleur. ” La plupart des recruteurs l’ont compris : ils utilisent à la fois des sites généralistes, pour jouer sur le volume et être vus par un large public, et des sites spécialisés pour les candidatures plus pointues.

Candidat à suivre

Autre avantage, ces sites peuvent jouer la carte de la proximité avec les internautes. “ Les candidats sentent que le site est fait pour eux, précise Eric Barnet, directeur général d’ Erecrut.com, spécialisé dans le recrutement high-tech. Nous pouvons donc aller au-delà d’une simple relation ponctuelle avec eux et les fidéliser en les accompagnant, par exemple, dans leur carrière. Par l’envoi de lettres de diffusion qui leur donnent l’actualité de leur secteur ou des systèmes d’alerte par courrier électronique. “Enfin, de nombreux sites spécialisés ont signé des partenariats avec des métamoteurs afin de parvenir à améliorer la visibilité des offres d’emplois de leurs clients.Quelques-uns se sont regroupés, par ailleurs, dans une association, l’ASSPEI (Association des sites spécialisés pour la promotion de l’emploi sur internet) pour professionnaliser encore le recrutement en ligne. Autant de facteurs qui devraient tenter plus d’un directeur des ressources humaines.

Vigilance quant au gratuit…

Les professionnels du recrutement mettent toutefois en garde contre les sites internet réalisés à la va-vite par des ” amateurs “. Des pages web qui se limitent le plus souvent à la mise en ligne d’une poignée d’annonces.Les recruteurs aussi bien que les candidats doivent redoubler de vigilance, notamment envers les sites complètement gratuits. À partir du moment où la diffusion devient payante, les sites ont une obligation de résultat vis-à-vis des entreprises.

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Sandrine Chicaud