Le recul de l’emploi informatique a de quoi impressionner. Selon l’observatoire tenu par Syntec Recrutement (syndicat du conseil en recrutement), les SSII étaient à l’origine de 4,9 % des petites annonces cadres en 2001. Ce
chiffre est tombé à 2,2 % en 2002.Le secteur est ainsi passé de la troisième place des plus gros recruteurs à? la dernière. Dans l’ensemble, l’informatique et les télécoms ont passé 67 % d’annonces d’offres d’emploi en moins entre les deux années
(*).
Entreprises publiques : recrutement en hausse
Cette évolution est cependant un peu biaisée dans la mesure où elle ne concerne que des secteurs, et non des fonctions. Or, entre 2001 et 2002, les offres d’emploi cadre émanant des collectivités territoriales ont explosé, passant de
6,6 % à 10,8 % du total. Etant donné les projets et les besoins de l’Administration, l’informatique y retrouve une partie de la place perdue dans d’autres secteurs.C’est ce qu’évoquait Nicolas Doucerain, directeur du cabinet de conseil en recrutement informatique Solic Carrières, lors du
chat organisé par 01Net, le 24 mars dernier : “Elles [les entreprises, NDLR] recrutent presque toutes, mais très peu. En effet,
les postes à pourvoir sont exclusivement des remplacements ou des créations de postes, pour des profils très pointus (architecte SI, DBA, responsable sécurité, ingénieur système…). Il y a un secteur en particulier qui recrute, ce sont les
entreprises publiques (ministère de l’Economie, la CNAMTS, les collectivités…).”
Papy boom limité dans l’informatique
L’autre perspective d’emploi souvent évoquée est celle du ” papy boom “. Le départ de toute une génération d’informaticiens devraient libérer des postes. “Si les entreprises veulent
procéder dans de bonnes conditions aux remplacements de leurs cadres appelés à partir en retraite, explique Syntec Recrutement, elles doivent se montrer capables d’anticiper : elles ont tout intérêt à communiquer et à
engager dès maintenant le renouvellement de leurs effectifs.” Place aux jeunes, donc. Sauf que ce raisonnement mathématique ne convainc pas tout le monde.“L’effet papy-boom ne devrait profiter que très marginalement à notre secteur, qui se distingue des autres secteurs de l’économie par une moyenne d’âge très nettement plus
faible “, prévient sur son site le
Munci, un collectif de consultants en informatique qui tente de fédérer les mécontentements contre les pratiques des SSII en période de crise.A l’appui de ce commentaire, les
chiffres de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et de la statistique), au ministère de l’Emploi : entre 1990 et 2000, la part des 50 ans et plus
dans l’informatique a certes progressé, mais reste la plus basse de tous les secteurs d’activité étudiés, soit 11,2 %. La moyenne dâge est aussi la plus faible : 36,6%. En clair : il ne faudrait pas trop compter sur des départs à la
retraite massifs pour les prochaines années?
(*)source RPPA
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