Le clivage de vision entre les entrepreneurs incarnés par Jean-Marie Messier et les hommes politiques, attisé par le récent limogeage de Pierre Lescure, illustre parfaitement l’ampleur nationale de notre désormais célèbre “exception culturelle “.Et l’emploi dans notre pays n’échappe pas à cette spécialité française, religieusement entretenue. Citons, par exemple, la protection des salariés, la durée du temps de travail, l’âge de la retraite ou encore l’importance des études supérieures.Peu de pays recèlent autant de particularismes. Cependant, force est de constater que ces éléments pourraient servir de frein à la compétitivité de nos entreprises confrontées à la concurrence internationale. Mais ce serait compter sans un paramètre déterminant : la productivité du travail. En France, et c’est là un atout considérable, en moins de temps qu’il n’en faut à nos compétiteurs, la production est assurée.Alors immédiatement surgit une interrogation : pourquoi la France bénéficie-t-elle donc de cet avantage concurrentiel ? Plusieurs pistes peuvent apporter un début de réponse à ce mystère national.La première s’oriente vers la qualité de nos formations scolaires, universitaires et professionnelles. Au-delà de cette idée, reconnue et partagée, se cache un pertinent mélange entre savoir académique et compétence professionnelle. La seconde est sans aucun doute plus difficile à définir. Selon de nombreuses études comparatives sur la qualité de vie dans différents États, la France se situe en permanence dans les trois premières places. Ce classement tente de couvrir un ensemble de critères économiques, sociaux, politiques, environnementaux, géographiques, culturels… En conséquence, si dans un pays les ressortissants se sentent bien formés, bien protégés socialement, bien soignés, sereins pour leur retraite et confiants dans la qualité de leur alimentation, fiers de leur histoire et de leur culture…, la productivité du travail en tire les bénéfices. La troisième piste, quant à elle, serait moins générale et plus conjoncturelle. La réussite de Français expatriés a mis en vogue la “French touch “. Être Français, dans divers domaines, est perçu comme un label de créativité.
Combatifs et “tendance”
Dopés par la petite taille de notre pays et de notre marché, les Français ont compris que pour réussir il fallait être meilleur, plus créatif, plus combatif. Ce signe distinctif s’est nettement accentué depuis les accords internationaux constituant l’OMC dans lesquels la notion d’“exception culturelle française” avait fait couler tant d’encre. Ainsi, nos footballeurs, nos ingénieurs, nos managers surprennent le monde entier. À croire que le monde a découvert que nos concitoyens pouvaient être très “tendance” en dehors des références traditionnelles françaises : gastronomie, luxe et tourisme.Il n’est donc pas étonnant que ce phénomène ait eu un fantastique écho dans l’univers des entreprises. Ainsi, grâce à ces caractéristiques “identitaires”, la France a réussi à constituer de grands groupes créateurs de valeur qui se sont imposés en références internationales comme par exemple Publicis, Vivendi, France Telecom, Renault, Axa, BNP Paribas, Carrefour, L’Oréal.Par ailleurs ?” et encore une fois il appartiendra à l’Histoire de déterminer la chronologie exacte des faits et leurs racines plurielles ?” ce phénomène très mode a été attisé par la conjonction de facteurs externes. Citons pêle-mêle, la fin de la prédominance du modèle industriel japonais, le déclin d’une conception sociale du capitalisme prônée par l’Allemagne et les pays scandinaves, l’hégémonie gargantuesque des États-Unis…Quoi qu’il en soit, le culturel demeure impalpable, immatériel et permanent, c’est ce qui fait, en France, toute sa richesse et lintérêt fondamental du recrutement.* Président du directoire de Cybersearch.fr, site internet de recrutement
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