Si les patrons savaient… tel est le titre du livre plein d’esprit de Catherine Blondel. Cette jeune femme très éclectique, passée de Normale Sup à Sup de Co, dirige un cabinet conseil pour chefs d’entreprise. Avec sérieux, mais sans se prendre au sérieux, elle explique aux patrons que leur environnement a changé. Sa vision est pertinente lorsqu’elle dénonce de manière sarcastique les idées reçues sur le rôle de la communication, de la stratégie à long terme dans la gestion des entreprises, et la façon très codifiée et artifi-cielle d’aborder ces problèmes. Les consultants et les gourous du marketing véhiculent des propositions et des analyses inadaptées aux réalités de l’entreprise.En fait, les mutations auxquelles les sociétés et leurs chefs doivent s’adapter sont liées à la moins grande soumission des acteurs. Les salariés ont cessé d’attacher leur destin ad vitam æternam à une firme, et l’enjeu pour les dirigeants est de fidéliser les compétences. De même, les clients sont de plus en plus exigeants, et la qualité et la fiabilité des produits fournis sont des critères plus importants que le prix. Enfin, l’actionnaire ausculte les chiffres avec une maîtrise qui exige rigueur et minutie. Les patrons, souvent issus des grandes écoles, ont du mal à gérer ces situations. Solution pour eux, lire Catherine Blondel. Ensuite prendre du recul et ne pas partir avec le sentiment de détenir d’emblée la solution . ” L’éloge du flou “, selon Catherine, est la simple compréhension de ce qu’un bon management ne s’apprend pas seulement dans les manuels de gestion, mais surtout dans l’échange permanent, sans a priori mais aussi sans démagogie, avec ses acteurs.* Professeur à l’ESCP
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