Commençons par démystifier le titre : à 1550 euros, le X1 est certes à un prix plus doux que le M8 sorti il y a un an et demi (5000 euros), mais se destine tout de même à une petite frange de photographes passionnés. Marque mythique de l’ère argentique, Leica a mal négocié le virage du numérique. Son M8, télémétrique numérique successeur de la légendaire série M, n’avait pas su convaincre avec son capteur au facteur x1,33 et qui bruite à partir de 800 ISO, et son prix astronomique de 5000 euros. La marque allemande se secoue les puces et présente trois appareils dont le X1, premier vrai Leica «accessible».
Point de capteur plein format, ni même d’optique amovible, le X1 est un compact numérique à focale fixe, comme les Sigma DP1 et DP2. Tout comme ceux-ci, le X1 n’embarque pas un capteur riquiqui de compact mais un capteur CMOS APS-C, le même genre qui équipe les reflex numérique grand public et semi-pro. L’optique fixe est une 24 mm F/2.8 équivalente à un 36 mm (en 24×36), format roi du reportage. Le X1 se pose d’ailleurs en héritier des premiers Leica, ces appareils qui participèrent, au cou de Capa, au Débarquement de 1944.
Appareil pro, le X1 ne fait pas la part belle aux modes scène et autres raffinements de néophytes. C’est au contraire un appareil de la vieille école, avec ses molettes de sélection de vitesse et d’ouverture de diaphragme sur le dessus. De quoi dérouter le grand public et, donc, charmer les vieux routards. Fierté de Leica, ce X1 est, selon Gaëlle Gouiguené de Leica France, «un appareil 100% Leica», et non, comme ce fut le cas avec les anciens compacts numériques, un boîtier Panasonic «brandé» Leica. Et si l’assemblage de certaines pièces est fait en Asie, «la conception et la fabrication sont Made in Germany», a-t-elle ajouté.
Côté sensibilités, on explose les plafonds des D-Lux4 (version Leica du LX3) et on joue dans la cour des reflex avec une plage allant de 100 à 3200 ISO. Appareil pro oblige, le X1 shoote aussi bien en Jpeg qu’en RAW (DNG). A ce propos, il est livré avec un vrai logiciel de traitement des négatifs numériques: Adobe Photoshop Lightroom. Un vrai plus qui justifie un tout petit peu plus le prix très élevé de l’appareil.
Côté ergonomie, les commandes arrière ressemblent au Leica M8, et la visée se fera par l’écran. Pour un viseur optique il faudra passer par la case achat, à 1550 euros, on entend d’ici des dents qui grincent. Les passionnés vont pouvoir commencer à épargner. Mais ils ont le temps d’économiser puisque le X1 se sera disponible qu’à partir de janvier 2010. En attendant, salivons en cœur.
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