On connaissait le peer-to-peer comme un moyen permettant de partager des fichiers entre utilisateurs distants. Ou comme procédé donnat la possibilité de bénéficier d’une large puissance de calcul, répartie entre plusieurs milliers d’ordinateurs (projet SETI@Home, par exemple).Mais, en poussant le concept à ses limites, on peut imaginer un système entier, résolument peer-to-peer. C’est le cas du projet Legion, développé à l’université de Virginie, aux Etats-Unis.Initié dès 1993, le projet a donné lieu à une première version publique en 1997, et à des mises à jour régulières. Plus qu’un simple système d’exploitation, Legion est considéré comme un middleware, ou plus exactement un ” métasystème “.Le logiciel sert d’interface entre le propre OS de l’utilisateur, et un nombre quasi infini de ressources, distribuées partout sur le réseau, et hébergées par les autres utilisateurs de Legion.Chaque utilisateur a donc l’impression de ne ” voir ” que son propre ordinateur, mais fait en réalité appel à de multiples ” process ” répartis sur le réseau.Legion est un système orienté objet, et la notion de ” ressources ” partagées est à comprendre au sens large (librairies, codes sources, fichiers exécutables…), d’autant que les créateurs du système se targuent du fait qu’il soit capable de gérer plusieurs milliers de milliards de ressources, disponibles sur des plates-formes matérielles et logicielles de toutes natures.Bien sûr, conformément aux principes mêmes du peer-to-peer, chaque utilisateur peut décider ou non d’ouvrir les propres ressources de son ordinateur aux autres utilisateurs, et ce de façon particulièrement fine (qui a le droit d’utiliser quelle ressource, et quand).
Un système particulièrement adapté aux grandes entreprises
” Imaginez une multinationale ayant des bureaux en Asie, en Europe et aux Etats-Unis. Compte tenu du décalage horaire, à tout instant, les deux tiers de ses ressources informatiques sont inutilisées. Avec un système comme Legion, elle peut lier tous ses ordinateurs et augmenter considérablement sa puissance de travail “, commente Norman F. Beekwilder, de l’université de Virginie.Et on peut imaginer de multiples autres applications, comme la location à des tiers de ” temps ressources ” sur des ordinateurs n’étant pas utilisés à plein temps. Au total, Legion, qui ne fonctionne à ce jour que sur certaines versions d’Unix et de Linux, constitue une tentative aboutie de création d’un ” ordinateur virtuel “, géré par un métasystème qui tire parti de la puissance du Réseau.” Nous avons environ 200 utilisateurs, répartis partout dans le monde, en Europe, en Chine, au Japon, en Australie, ou au Brésil “, explique Norman F. Beekwilder. Du reste, si Legion demeure un projet universitaire en constante évolution, il a également suscité la naissance d’un produit commercial.Il y a un an, la société Avaki a utilisé le code source de Legion pour mettre au point un produit similaire, appelé aujourd’hui ” Avaki 2.0 “. Avaki, après avoir levé 16 millions de dollars en octobre 2001 auprès d’un groupe de trois investisseurs, entend bien devenir le leader de ce nouveau marché, constitué autour de la notion de ” grid computing “.” En permettant à plusieurs réseaux hétérogènes de fonctionner ensemble comme s’il ne s’agissait que d’un environnement unique, nous proposons une solution qui étend la notion de grid computing, en
rendant disponibles tous types de ressources?” qu’il s’agisse de données, d’applications ou de temps de calcul ?”réparties sur des ordinateurs en réseau “, explique-t-on chez Avaki.Sur le Web :
Global Grid Forum
Legion project
Avaki
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