Chute des cours de Bourse, suppression des emplois et, maintenant, voici la dégringolade du capital confiance. Un récent sondage du cabinet de conseil en ressources humaines Towers Perrin estime à 46 % les salariés des entreprises de hautes technologies contestant leur équipe dirigeante.Un chiffre dramatique dans une situation de crise, où l’on s’attendrait surtout à ce que le capitaine du navire soit à la barre. Or loin s’en faut ! Depuis ce sondage, c’est en cascade que l’on découvre la désinvolture, voire la malhonnêteté de dirigeants ou leur gestion lamentable.Après Enron, c’est maintenant l’opérateur Global Crossing qui est le devant de la scène. Notre fleuron hexagonal des cartes à puces, Gemplus, défraye encore la chronique. Et plus récemment, ce sont les salariés de la start-up éditrice de logiciels Reef, ulcérés par les méthodes de management, qui sont entrés en guerre ouverte contre leur direction.Tous ont en commun le sentiment d’avoir été sciemment floués par leurs managers, alors qu’ils ont donné le meilleur d’eux-mêmes et, plus encore, leur confiance, en prenant des actions. Ils découvrent avec stupeur des pratiques proches de l’illégalité, tel le licenciement pour ” sous-performance”.Comment dans des états dits de ” droit “, des entreprises longtemps qualifiées ” d’avancées ” en sont-elles arrivées à de telles dérives ?Est-ce le résultat de l’argent facile, gagné par les dirigeants à coups d’envolée de Bourse de la bulle high- tech ? Le PDG de Gemplus, Antonio Perez, et son cofondateur, Marc Lassus, n’ont-ils pas quitté la société fin 2001 en empochant tous deux la somme de 26 millions d’euros !Est-ce le résultat d’un mépris total à l’égard des salariés, pourtant recherchés à cor et à cri deux années auparavant et à qui on faisait miroiter des méthodes de management à la pointe du progrès ?Et pendant ce temps, un autre sondage, réalisé par l’institut Gallup, cette fois, rapporte que la démotivation des salariés (28 % du salariat en France) coûte 1 million deuros par an à une entreprise comptant en moyenne 500 salariés. Les dirigeants ont-il perdu la boussole ?Prochaine chronique lundi 4 mars
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