Comment est née l’idée de Thrunet ?Tout est parti d’une discussion entre Bill Gates et Lee Yong Tae. Bill Gates voulait développer l’internet à haut débit et il pensait que la Corée-du-Sud pouvait être un champ d’expérimentation parfait. Si Microsoft avait la technologie, de son côté, Lee Yong Tae, en tant que président de Korea Data Telecom, maintenait d’étroites relations avec Kepco (Korea Electric Power Corporation). Il avait donc la possibilité d’utiliser son fantastique réseau et son matériel, tous deux nécessaires à l’élaboration du projet. Aujourd’hui, le premier fabricant d’ordinateurs, Trigem Computer, créé il y a 28 ans par Lee Yong Tae, est le principal actionnaire de Thrunet dont il détient 18,66 % de ses parts. Microsoft occupe la seconde place avec 7,70 % des parts.Quels étaient les objectifs initiaux de l’entreprise ?Nous voulions tout d’abord essayer cette nouvelle technologie et nous développer vers les entreprises. Le terrain était inoccupé : l’opérateur public Korea Telecom (KT), aujourd’hui leader du marché, ne s’est mis que depuis peu à explorer celui-ci. Il faut dire que l’ouverture de l’industrie télécoms a été très longue à se faire et elle est très récente. Du fait de cette non-concurrence, de nombreux investisseurs se sont montrés intéressés. Ainsi, lorsque Thrunet a débuté ses opérations en 1998 avec des entreprises sud-coréennes, la plupart des infrastructures étaient déjà en place. Notre développement vers le particulier s’est ensuite mis en place par la force des choses.Le marché sud-coréen possède-t-il encore des capacités d’expansion ?Je le pense, oui. Actuellement, le taux de pénétration du haut débit avoisine les 40 % de la population [95 % des internautes à domicile peuvent avoir un accès au haut débit, selon Nielsen Netratings, ndlr] . Ce développement s’est réellement effectué ces dernières années, car la généralisation de l’internet haut débit ne date vraiment que de deux ans. Ces chiffres devraient donc encore s’accroître, mais plus de manière exponentielle. Le rythme sera plus raisonnable. Nous devrions pourtant dépasser les 50 % de pénétration. Maintenant, il faut se souvenir qu’il y a cinq ans, personne n’aurait misé un sou sur la réussite de l’internet rapide. Tout évolue vite, dans un sens comme dans l’autre. Les prévisions, même à court terme, sont donc difficiles à faire.Comment situez-vous la Corée du Sud par rapport au reste du monde dans le domaine du haut débit ?La Corée du Sud n’a pas d’avance technologique par rapport au reste du monde. Nous ne sommes pas supérieurs dans ce domaine. Mais pour ce qui est du concept même d’internet, c’est différent. Plus qu’aux États-Unis et encore bien plus qu’en Europe, le réseau est un élément du quotidien. N’oublions pas que la Corée du Sud est l’un des pays au monde où l’utilisation d’internet est la plus importante : jeux en réseau, e-commerce, son succès est sans cesse confirmé. La différence entre la Corée du Sud et le reste du monde est donc principalement culturelle.Un développement à l’étranger pourrait-il faire partie de vos futures préoccupations ?Nous y pensons effectivement. L’Asie apparaît naturellement comme notre destination privilégiée, notamment l’Asie du Sud-Est. Néanmoins, nos principaux contacts se situent pour l’instant au Japon et en Chine. Au Japon, nous sommes en discussion avec Yahoo et NTT Docomo. Mais, nous ne sommes pas prêts à transférer notre technologie facilement. Nous choisirons donc notre destination après mûre réflexion. Nous allons aussi nous développer dans d’autres secteurs à haute technologie, comme dans le VOP (Voix par protocole internet) ou VOD (vidéo à la demande), des services qui utilisent le haut débit.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.