Après l’industrie de la musique lors du Midem fin janvier à Cannes, c’est au tour du secteur de la vidéo de dresser un bilan à l’heure de l’Internet. Et le premier constat, au vu des chiffres du cabinet Gfk présentés par le Syndicat de
l’édition vidéo (SEV) jeudi 15 février, c’est que l’euphorie née du boom du DVD, il y a quelques années, est déjà loin. Pour la seconde année consécutive, la vente de vidéos (tous supports confondus) est en baisse. Le marché perdait 9 %
entre 2004 et 2005, il a encore perdu 7 % entre 2005 et 2006, pour se situer à 1,665 milliard* d’euros.Le SEV ne crie cependant pas à la catastrophe, d’autant que la courbe des ventes de DVD s’est redressée en fin d’année et que le support reste ‘ un grand succès populaire ‘. Mais le secteur
arrive à un stade où, selon lui, des ajustements sont nécessaires, notamment pour limiter le piratage de films sur Internet. ‘ L’effet piraterie [sur les ventes, NDLR] a été masqué au début par le
développement de l’équipement des foyers en lecteur de DVD, explique Philippe Bastard de Crisnay, président du syndicat. Quand les gens sont en train de s’équiper, ils achètent en même temps des DVD. Il y a une croissance
mécanique du marché. ‘Maintenant, avec près de 80 % des foyers munis de platines, le phénomène s’épuise. Mais la piraterie continue. ‘ Il y a eu 100 millions de films téléchargés illégalement en 2006 en France, sans
compter les séries télévisées. C’est plus que le nombre de DVD vendus ‘, poursuit le président du SEV.Il reconnaît aussi qu’en dehors des téléchargements illégaux Internet attire les consommateurs vers d’autres activités que le DVD, des services comme YouTube ou MySpace.
L’accord sur la vidéo à la demande au point mort
Dans ce contexte, le SEV table assez peu, pour compenser, sur le développement de la vidéo à la demande (VOD) sur Internet, en train d’émerger. ‘ La VOD représente peu aujourd’hui et les prévisions montrent que ce
mode de distribution restera faible comparé aux supports physiques ‘, estime Philippe Bastard de Crisnay. A l’horizon 2011, les éditeurs espèrent engranger dans les 300 millions d’euros grâce à la VOD.Le premier accord entre éditeurs et fournisseurs d’accès à Internet sur la VOD est arrivé à échéance fin 2006 mais, depuis, les deux parties prenantes
n’ont pas réussi à s’entendre pour relancer la machine.
échange, l’industrie vidéo fournissait ses contenus. Or, la loi sur le droit d’auteur n’a pas retenu le principe de la réponse graduée et les FAI n’ont rien fait pour lutter contre la piraterie. L’accord s’est avéré
déséquilibré. ‘ Pas question, donc, de repartir sur ces bases.Le SEV demande donc la création d’un groupe de travail entre les FAI et l’industrie du cinéma pour ‘ trouver une réponse technique à la piraterie ‘. Les systèmes de contrôle parental, que
chaque FAI est maintenant tenu de proposer à ses abonnés, pourraient servir de socle. Par ailleurs, le SEV n’exclut pas des poursuites judiciaires contre les internautes ou les éditeurs de plates-formes de peer-to-peer. ‘ Il y
a une loi, et nous utiliserons les moyens qu’elle nous donne. ‘L’autre doléance du secteur pour 2007 est la révision de la chronologie des médias. Actuellement, un film et disponible en DVD au mieux six mois après sa sortie au cinéma. Les éditeurs souhaitent un délai plus court : cela donnera
au DVD un laps de temps plus long avant sa disponibilité en VOD, qui intervient sept mois et demi après la sortie en salle. En revanche, une chose est entendue pour les éditeurs : il est hors de question d’aligner la VOD sur le DVD, ce
qu’aimeraient obtenir les FAI pour doper leurs offres.* Et non 1,665 million comme nous l’avons indiqué précédemment
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